Hamadi Agrebi, le magicien du ballon rond, la star et le génie des années 70-80 du siècle écoulé, était aussi un joueur sur le terrain, comme ailleurs, exemplaire dans son comportement comme dans ses relations avec autrui ; ce qui lui a valu l'estime et le respect de tous ceux qui l'ont connu de près ou de loin. Pour lui, le football est un moyen parmi tant d'autres pour s'exprimer. Un art qu'il faut respecter. Ce qu'il a toujours gardé comme ligne de conduite. C'est que le leitmotiv de Agrebi, c'est de vivre son art. La création était sa vocation et la technique, son expression. Autant, il était conteur balle au pied, autant il était timide dans la vie, comme dirait Jacques Brel, l'auteur, compositeur et chanteur belge. C'est que Agrebi aimait le foot, auquel il a tout donné, sans pour autant se défaire des lois du jeu. Il respectait partenaires, comme adversaires; ce qui lui a valu le Soulier d'or et aussi le titre de meilleur joueur de la saison 74-75. Mais, ce qui est le plus important, c'est qu'il vit toujours une gloire éternelle, grâce à son immense talent, sa modestie, sa gentillesse et sa discrétion. Pour lui, le football ne doit jamais être un moyen de discorde et de dissension, mais plutôt un art auquel il faut accorder l'estime et le respect qui lui reviennent... Ce qui s'est traduit à sa juste valeur lors du jubilé qui a été organisé au Mhiri le samedi 20 mai 1989 en son honneur, et au cours duquel tous ses coéquipiers qui l'ont côtoyé au CSS, comme en équipe nationale, ont tenu à être présents dans un match-gala prestigieux organisé en la circonstance. Ce jour-là, Temime, Tarak, Kaâbi, Dhouib, Jebali, Chebli, Jendoubi, Ghommidh, Laâbidi, Ben Aziza et le gardien Naïli, soit l'ensemble des joueurs de l'épopée du «Mondial 78», ont été présents par amour pour Hamadi... N'est-ce pas là le football, sous sa fascinante image qu'on aime bien suivre dans nos arênes de jeu. Et puis, un des secrets de la longévité de la carrière footballistique de ce magicien du ballon, inégalable (quelque 19 ans avec les seniors, sans compter les années passées avec les catégories des jeunes), est dû en premier lieu à sa discipline, aussi bien sur les terrains de jeu qu'ailleurs. A ce titre, on souligne sa ponctualité dans sa vie privée aussi où il accorde le plus grand intérêt à sa famille. Ses enfants en ont profité pour faire un parcours scolaire des plus émouvants et où l'un d'eux a terminé ses études en médecine, un autre en pharmacie et un troisième en comptabilité... Comme quoi, on ne récolte dans cette vie que ce que l'on sème... Pardi, Hamadi, l'amour que vous accorde le large public, celui des stades et même d'ailleurs, n'est que le réciproque de ce que vous lui avez livré durant votre carrière.