C'est le titre du livre du Pasteur Martin Luther King où il disait qu'il fallait en finir avec la pauvreté sans plus attendre. Depuis 2001, le chômage a considérablement augmenté partout dans le monde. Nous sommes à une époque où malheureusement le travail est en train de disparaître. Ceci est dû au progrès de l'informatique et de la technologie comme la robotique qui, en 2018, couvrira plus de 40% des postes manuels. Le chômage aujourd'hui ne touche plus que les ouvriers, il touche aussi les cols blancs. On estime que dans un proche avenir, disons 4 à 5 ans, des milliers d'emplois seront perdus. Les professions les plus exposées étant les agents de banques qui seront remplacés par la banque virtuelle, les agents de voyages puisque les réservations se font maintenant en ligne et les taxis et chauffeurs de camions et de bus, puisque Google expérimente déjà la voiture sans chauffeur. A signaler à ce propos qu'Abu Dhabi a déjà un service de taxis sans chauffeurs et que la plus grande mine du monde, Rio Tinto, a remplacé 30% de son parc de camions par des camions sans chauffeurs. Allons-nous aujourd'hui ne rien faire et laisser de plus en plus de gens tomber dans le désespoir et la déchéance? Non bien sûr, il faut trouver la solution et la trouver immédiatement. Plusieurs pays (Hollande, Finlande, Suède, Inde, Canada) sont en train de mener une expérience d'un grand intérêt. Celle-ci vise à éradiquer la pauvreté sans délai. Cette expérience consiste à donner un revenu, calculé sur le coût de la vie, à tous les citoyens, travailleurs ou chômeurs, riches ou pauvres. L'état donne gratuitement à tout le monde un salaire suffisant pour vivre décemment. Cette idée n'est pas nouvelle, le calife Aboubaker donnait déjà à chaque citoyen une somme annuelle pour vivre. De nombreux penseurs l'ont déjà proposée, Thomas More dans son livre «Utopia», Paine, Condorcet, Théobald et beaucoup d'autres... Plus récemment, les trois plus grands économistes, James Tobin, Paul Samuelson et John Kenneth Albright, avec un groupe de 1.200 autres économistes signaient un document qui demandait au Congrès américain d'instaurer un salaire gratuit universel. En Europe, en 2012, une pétition (Europe Inconditionnal Basic Income) recueillit un demi-million de signatures. En ce qui nous concerne, assurer une vie décente à nos citoyens est écrit non seulement dans notre Constitution, mais aussi dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Les avantages de ce salaire universel sont nombreux, d'abord éradiquer définitivement la pauvreté mais aussi réduire le terrorisme qui coûte si cher à notre économie, probablement beaucoup plus cher que cette mesure humanitaire. Réduire aussi la criminalité. Résoudre définitivement le problème du chômage puisqu'on n'en parlera plus. De plus, il y aurait des retombées secondaires car des gens qui n'ont plus de soucis pour vivre pourraient essayer de créer de petits business pour gagner plus, ou s'adonner à l'art et à la créativité, ou participer à des actions communautaires d'utilité publique, etc. La consommation pourrait aussi se développer, créant ainsi plus d'emplois et plus d'entreprises. Le seul point négatif serait l'inflation contre laquelle il faudrait lutter par un sévère contrôle des prix. Ce que coûtera cette mesure généreuse? pratiquement rien à notre économie, d'après l'économiste Milton Friedman qui dit que cela doit être entièrement financé par les impôts en supprimant en contrepartie certains avantages sociaux et en supprimant le Smig qui crée des distorsions au sein du marché de l'emploi. En fait ce système taxera plus les riches, créant ainsi une forme de redistribution des richesses et plus d'égalité. La Tunisie post-révolutionnaire ne peut plus permettre que des citoyens aient faim, qu'ils soient désespérés et qu'ils endurent l'humiliation de la pauvreté. Nous n'avons plus le droit d'ignorer la misère.