L'ascension fulgurante de Métlaoui ne doit rien au hasard. Travail, rigueur et réalisme: voilà les ingrédients de l'exploit C'est un petit conte de fées comme seuls les petits clubs savent en savourer le plaisir. Alors que, pour sa troisième saison en Ligue 1, l'Etoile Sportive de Métlaoui partait avec pour toute ambition un maintien tranquille, eh bien le club du Bassin minier termine 4e au classement avec 49 points, loin devant le CABizertin (41) et le Club Africain (39), adressant de la sorte un joli pied de nez à la logique. Cette performance récompense son audace, sa régularité, sa rigueur et un goût prononcé pour le travail dans la continuité (deux entraîneurs seulement en quatre ans : Chokri Khatoui et Mohamed Kouki). Elle permet au club de participer à la prochaine coupe arabe des clubs champions. Métamorphose offensive C'est un club qui ne fait pas beaucoup parler de lui. Cette discrétion confinant à la pudeur lui a permis de suivre une ligne de gestion des plus sages : guère de limogeages, pas de grèves des joueurs pour réclamer leurs arriérés de salaires, aucune expulsion tout au long de la saison (le seul club de L1 à avoir réussi un tel tour de force)... A partir d'un ensemble moyen et privé de la moindre grosse pointure, l'entraîneur Mohamed Kouki a su trouver la potion magique qui s'appelle une motivation exceptionnelle et une stabilité de l'effectif. Ainsi, chaque nouvelle journée, on trouve quasiment la même composition. Le mercato d'hiver sera décisif dans la mue offensive des Métlaouiens qui réussiront en phase retour 24 buts contre 12 à l'aller. L'arrivée de Slim Mezlini (de retour du CS Sfaxien), Skander Echeikh et, surtout, de Khaled Gharsellaoui, prêté par l'Espérance de Tunis, va transformer le visage de l'attaque. Kouki ne rate aucune occasion pour saluer l'apport décisif de Gharsellaoui : «Il a métamorphosé notre ligne médiane, s'avérant le joueur créateur et technique qui nous manquait», répétait-il. De la sorte, le club du Sud-Ouest parvient à atteindre ce délicat équilibre entre rigueur défensive et tranchant offensif derrière lequel il courut longtemps durant la première phase de la saison. La victoire (2-0) dès la première journée de la saison contre le futur champion de Tunisie, l'ESS, allait lancer l'ESM sur de bonnes bases. Les grosses performances vont s'enchaîner, le club se révélant tout aussi solide à domicile qu'à l'extérieur. La légende était née. Elle frappera même un grand coup à Radès face au Club Africain en s'imposant (2-0) dans un match décisif pour l'octroi de la 4e place. «23 points à l'aller, 26 au retour, notre évolution a été logique en ce sens où l'attaque a montré un plus grand réalisme dans la deuxième phase, rappelle le coach Mohamed Kouki. Et puis, un état d'esprit irréprochable. A chaque match, on joue pour la victoire sans se mettre une pression paralysante.» En accédant à un autre palier, l'ESM a naturellement besoin de moyens plus importants, surtout dans la perspective d'une participation à la juteuse Ligue des champions arabes.