Il est temps que l'EST revienne à ses anciennes habitudes. A définir une vraie identité de jeu et un collectif uni et solide Cela peut prendre l'allure d'une question de timing, mais chacune des étapes par lesquelles passe aujourd'hui l'équipe espérantiste est de nature à la préparer pour la suivante. Tout particulièrement pour les épreuves continentales. Cela fait maintenant quatre saisons que les «Sang et Or» n'avaient connu de consécration en championnat national. Cela est loin d'être l'habitude d'une équipe faite pour les titres et dont la principale raison n'est autre que l'exploit au plus haut niveau. L'Espérance n'est pas seulement condamnée à vaincre, mais aussi et surtout à se détacher de ses adversaires directs. Il ne s'agit pas de composer avec des équipes qui nourrissent les mêmes ambitions, mais plutôt de se démarquer de la concurrence toujours susceptible d'orienter la compétition. Le parcours de l'équipe espérantiste dans ce genre d'épreuve est un peu spécial. Autant il requiert un effort particulier, voire un surpassement à toute épreuve, autant il impose une gestion à la fois intelligente et rationnelle de l'effectif. Ammar Souyah est le premier concerné par cette exigence. L'entraîneur «sang et or» est appelé à voir plus clair dans ce genre d'entreprise. Du moins à éviter les erreurs de la saison écoulée. Celles qui ont coûté cher à l'équipe. De toute évidence, on s'attend à un mode de fonctionnement complètement différent de la part du premier responsable technique de l'équipe. Les questions essentielles pour l'avenir de l'équipe ne doivent pas rester sans réponses. Elles tournent particulièrement autour du jeu, de l'inspiration, de la créativité et surtout de la prise de risque. Choses qui ont énormément manqué la saison dernière aux approches techniques préconisées. Souyah et ses joueurs sont plus que jamais dans l'obligation d'enrayer les dérives et les insuffisances qui ont marqué le parcours de l'équipe la saison dernière. On ne sait pas encore si les joueurs recrutés, ou ceux qui sont encore sollicités, sont vraiment en mesure de répondre aux aspirations. Ou s'ils sont réellement les hommes de la situation. L'incarnation d'un manque d'envie et de dimension Mais il est aujourd'hui question d'un véritable plan de bataille destiné à rendre l'équipe plus performante. L'arrivée de Ferjani Sassi peut constituer à n'en point douter un investissement de haut niveau pour le club. En effet, voilà un joueur à la fois récupérateur-relayeur-buteur. Un joueur capable d'apporter le plus à l'équipe. Il s'agit, en fait, de pointer ce que le public espérantiste n'hésite pas à considérer comme un impératif, un choix irrévocable dans le registre de jeu de son équipe, mais aussi dans la manière avec laquelle cette dernière est censée évoluer aussi bien en compétition nationale que continentale. Bien sûr, il ne s'agit pas de suivre le courant qui risque de dénaturer le jeu de l'équipe. L'équilibre et le réalisme sont autant de qualités requises pour la bonne marche de l'Espérance. Mais il est aussi nécessaire de donner plus d'inspiration au rendement et au comportement des joueurs sur le terrain. Simplement, l'EST ne peut plus continuer à évoluer dans les conditions actuelles. Ces dernières années, elle est devenue l'incarnation d'un manque d'envie et de dimension. L'absence de consécration ne peut plus être tolérée. La marque de fabrique d'une équipe, habituée à ne pas rater les différentes échéances et les opportunités de tous bords, a de toutes les façons des significations différentes. En tout cas, loin de ce qu'elle a laissé entrevoir lors de la saison dernière. La prise de responsabilité l'est encore davantage. Une façon de reconnaître que la réussite est avant tout une affaire collective et pas seulement individuelle. Et là, on ne peut s'empêcher d'évoquer l'état d'esprit plus que souhaité, l'obligation de se fondre dans le cadre défini du groupe et à en accepter les règles. On prend ainsi la mesure des nouvelles exigences de l'équipe dans sa nouvelle version et on réalise que derrière tout accomplissement, il doit y avoir un haut degré de responsabilité. Il est temps que l'EST revienne à ses anciennes habitudes. A définir une vraie identité de jeu et un collectif uni et solide. L'équipe s'est quelque part égarée ces dernières années. Elle semblait même perdre ses valeurs et ses principes. Certains échecs et certaines déceptions avaient d'ailleurs montré l'ampleur du mal: plus de patron absolu et de meneur, plus de créateur de jeu et pas de guide pour montrer la direction à suivre. Aujourd'hui, nous avons encore de la peine à croire que tout cela ait pu se produire. Cependant, résumer le parcours de l'équipe espérantiste à quelques égarements, du reste épisodiques et passagers, ne peut qu'être un excès de jugement. Une appréciation sévère. Rien n'est perdu pour une équipe qui a eu souvent le mérite de sauvegarder ses fondamentaux. Mais il est indispensable aujourd'hui de tirer les enseignements de certaines dérives. Une chose est sûre : l'EST ne peut pas, ne doit pas continuer à jouer les seconds rôles. Elle a un nom, une identité et une vocation à défendre, à sauvegarder au-delà de tout genre de relâchement. Ne faudrait-il pas justement réhabiliter les valeurs d'antan ? Trouver les solutions par le jeu et la créativité? Renforcer la crédibilité et «l'honneur» de l'équipe? On ne saurait attribuer la réhabilitation de l'équipe «sang et or» à des facteurs personnels ou externes. Les conditions favorables à sa réussite sont à la fois d'ordre compétitif, affectif et émotionnel. Un climat de sérénité devrait être la base de la composante et de la qualité du travail à accomplir. Il est temps que l'équipe puisse se doter d'un fond et d'un style de jeu adéquats et pertinents, d'une capacité générale à gérer les matches avec aisance, variété et supériorité. Autrement dit, l'équipe à laquelle les supporters aspirent devrait disposer de l'équilibre et de la justesse souhaités, de la solidité nécessaire, de la force mentale indispensable, et surtout de la continuité dans les résultats.