Par M'hamed JAIBI Issu d'une scission au sein de Nida Tounès autour de Mohsen Marzouk, le parti «Mouvement du projet de la Tunisie» (ou Machrou Tounès) a vu son congrès constitutif se contenter de plébisciter le fondateur, candidat unique, et d'adopter les motions et textes de base du parti, évitant ainsi tout risque de ternir son image naissante par les traditionnelles épuisantes batailles électorales. Aucune structure élue n'a émané du congrès Aucune structure élue n'a donc émané du congrès tenu les 23, 24 et 25 juillet, lequel a groupé près d'un millier de congressistes : les 651 délégués élus dans les régions, les 217 membres élus du Conseil national, les 100 personnalités nationales majeures, une liste complémentaire de 100 congressistes désignés et les députés du groupe El Horra. Tout ce beau monde qui a donc élu à l'unanimité le secrétaire général et adopté les motions du congrès, a décidé de remettre à plus tard l'élection du bureau politique du parti et de son Bureau exécutif. C'est le Conseil national qui s'en chargera dans quelques jours. Un CN qui groupe ses 217 membres élus par les régions, le secrétaire général, les 22 députés du groupe parlementaire El Horra et les 100 personnalités nationales majeures. 28 commissions valorisantes Le parti compte également les 28 commissions ayant préparé le congrès, ses documents de base et ses projets de résolutions. Des commissions valorisantes dont la direction a été confiée à des personnalités de choix ayant activement contribué à l'édification du parti. Nous en citerons la commission politique que chapeautent Sadok Chaâbane et Mondher Belhaj Ali, la commission économique dirigée par Tlatli et Afif Hendaoui, la commission sociale conduite par Abdelmajid Sahraoui, la commission culturelle confiée à Zoubeïr Lasram et celle en charge de l'enseignement et de l'éducation avec à sa tête Mustapha Touati. Sans oublier celle de la structuration du parti et du règlement intérieur dûment attribuée à Abada Kefi. Le spectre des rivalités Construit hâtivement dans la foulée des rivalités apparues au sein de la direction de Nida Tounès, entre Mohsen Marzouk, d'une part, et les ex-alliés Ridha Belhaj et Hafedh Caïd Essebsi, le nouveau parti semble obsédé par les risques de divisions et les rivalités pouvant opposer ses dirigeants. Le rôle particulier dévolu à Mohsen Marzouk dans sa fondation et sa mise sur les rails a réédité le poids personnel du leader à la tête du parti. Même s'il n'a ni le charisme, ni l'expérience ni la capacité de rassembler dont se prévaut Béji Caïd Essebsi, le secrétaire général du MPT a su faire prévaloir son pouvoir, son style et ses méthodes. Dont celle de tirer en longueur pour s'approprier le génie du facteur temps et placer ses balises pour l'avenir. Comme cet appui au gouvernement d'union nationale, qui le remet en orbite.