Avec de nouvelles alternatives, la sélection pourrait être amenée à penser et à exprimer des choses auxquelles elle n'osait même pas songer auparavant. Pour cela, elle ne devrait rien avoir d'une équipe ordinaire. Elle est censée vivre autre chose et élargir ses centres d'intérêt car, quelque part, elle en éprouve aujourd'hui le besoin Se valoriser par rapport aux contraintes de l'Afrique, notamment celles d'une compétition qui fait appel à l'abnégation, la rigueur et tout ce qui est de nature à faire valoir l'esprit de combativité et de forcing, voilà un exercice de vérité, en direct, sans barrières et certainement sans préjugés, à travers lequel l'équipe de Tunisie devrait penser à se construire beaucoup plus qu'à se chercher. Ici et là, l'idée est de faire bouger, de provoquer un nouvel ordre, de bouleverser les habitudes. Toute considération, quelle que soit sa nature, s'incline au fond devant les faits, la réalité. A un certain niveau d'exigence et vis-à-vis de tout ce qui devrait s'accomplir. Plus encore pour la sélection tunisienne dont les impératifs ne se limitent pas seulement au résultat, mais aussi au jeu et à la manière de s'imposer, pas uniquement avec les victoires, mais également tout ce qui permet aux joueurs de s'exprimer et de s'épanouir sur le terrain. Le foot, ça embarque loin… L'équipe de Tunisie ne sera jamais ce qu'on a toujours rêvé qu'elle soit, si elle ne donne pas un autre sens à son jeu, au comportement de ses joueurs sur le terrain. Avec de nouvelles alternatives, elle pourrait être amenée à penser et à exprimer des choses auxquelles elle n'osait même pas songer auparavant. Pour cela, elle ne devrait rien avoir d'une équipe ordinaire. Elle est censée en effet vivre autre chose et élargir ses centres d'intérêt car au fond elle en éprouve aujourd'hui le besoin. D'une épreuve à l'autre, elle ne peut qu'aller encore plus loin, découvrir certains autres registres. C'est une belle manière de s'accomplir à travers de nouveaux objectifs, de nouvelles priorités. Les affiches, les enjeux, les contraintes des matches, à commencer par celui de ce soir contre le Malawi, tout invite à l'exploit, au surpassement. Et si les systèmes devaient prendre forme, la motivation devrait à chaque fois monter d'un cran. Le sentiment du devoir accompli se révélera alors trop fort. Comme toute équipe qui tient à se donner de la valeur, tout en respectant les principes d'une évolution sur des bases solides, la sélection devrait, pourrait, ainsi renaître à un monde nouveau, en dépit de la pression qu'elle ne cesse de ressentir dans ce genre d'épreuve. Nous aimons à penser que les joueurs iront ce soir encore plus loin dans l'affirmation de leurs intentions et de leurs idées. Nous serons heureux que l'équipe puisse enfin retrouver la vocation et les vertus du jeu. La sélection dans son meilleur est censée incarner l'impeccable spontanéité du geste, le football bonheur. Nous pensons que les joueurs sur le terrain n'auraient pas seulement besoin d'un mode de comportement, mais également d'un style qui va avec. Le match de ce soir n'accepte pas les manquements, quelles que soient leur nature et leur raison…C'est une responsabilité plus qu'une opportunité. Alors pour pouvoir y réussir, ne faudrait-il pas mieux placer les priorités dans le jeu et pas seulement dans l'enjeu.