La figue de Djebba, une appellation d'origine contrôlée (AOC) d'un produit phare des campagnes tunisiennes, a été au centre d'une journée de promotion organisée, hier, au point de vente du producteur au consommateur, situé à la rue Alain-Savary à Tunis. Ce fruit prisé par les Tunisiens est produit à Djebba, village, dont il porte le nom, lequel est situé sur les hauteurs de Gorra (montagne près de Thibar à Béja) où le sol fertile et les sources abondantes permettent de cultiver des figues de grande qualité. La figue de Djebba, notamment la variété tunisienne «Bouhouli», se distingue, selon le Groupement interprofessionnel des fruits (Gifruits), par «un pouvoir antioxydant, un taux faible en sucre, un goût délicatement sucré et un subtil parfum floral». Ce fruit est notamment exporté vers les pays du Golfe, l'Europe, notamment la France, le Canada et la Libye. Le ministre de l'Agriculture, des Ressources en eau et de la Pêche (gouvernement de gestion des affaires courantes), Saad Seddik, a, à cette occasion, souligné que le développement de ce produit nécessite des efforts, notamment au niveau du renforcement des ressources en eau d'autant que la région de Djebba utilise l'eau de sources dans l'agriculture. Ces quantités d'eau, a-t-il ajouté, s'appauvrissent pendant les années de sécheresse, d'où la nécessité de renforcer ces ressources en eau d'irrigation à partir de l'oued Medjerda. Durant cette journée de promotion, la figue de Djebba a été commercialisée à 2800 D/kg. Si le déficit pluviométrique se poursuit, d'ici la fin du mois de septembre, le gouvernement sera obligé de rationner l'eau d'irrigation et de donner la priorité à l'eau potable, a affirmé, d'autre part, Saad Seddik. Il a ajouté en marge de cette journée que dans le domaine agricole, la priorité d'irrigation sera octroyée aux cultures stratégiques (tomates, pommes de terre, oignon...), et la satisfaction de 60 et 70% des besoins des arbres fruitiers en eau. Il a mis l'accent sur l'utilisation des réserves stratégiques de en eau potable dont 300 millions m3 au Nord. Selon Seddik, les réserves en eau dans les barrages sont estimées, actuellement, à 780 millions m3, en baisse de 400 millions m3 par rapport à la même période de l'année dernière.