Le développement des réseaux ferrés constitue, actuellement, l'une des principales solutions pour promouvoir le tourisme et dynamiser l'économie dans les régions. Cela est d'autant plus vrai que l'infrastructure existe et ne demande qu'à être réactivée. Notre pays dispose de plus de 2.000 km de voies qui n'ont besoin de rien d'autre que d'être exploitées comme il faut. Il manque, toutefois, une petite dose de volonté politique. Les exigences matérielles ne sont pas de vrais obstacles. Ces propos acquièrent leur importance grâce à ce désir des Tunisiens de disposer de moyens de transport adaptés à leurs besoins et à leur rythme d'évolution. Une ligne centenaire L'action engagée, dernièrement, par des représentants de la société civile en faveur de l'amélioration des services sur la ligne Tunis-Tozeur est significative. Elle souligne, entre autres, l'opportunité de mettre l'accent sur ce mode de transport. En effet, il a été prouvé que le transport ferroviaire, aussi bien chez nous qu'ailleurs, jouit d'un capital sympathie non négligeable. Tant du point de vue écologique qu'économique, il est évident que toutes les options en faveur de ce mode doivent être encouragées. En ce qui concerne la ligne en question, il y a lieu de lui garantir un meilleur sort grâce à une politique réelle de soutien et de consolidation. Les spécialistes savent pertinemment que cette ligne existe depuis 103 ans. Elle a été créée, justement, en 1913. Elle a, longtemps, été associée au transport de marchandises et de phosphates. Elle a connu, aussi, des fortunes diverses. Interrompue pour une longue période à la suite des inondations de 1992, elle a repris avec quelques difficultés et sans trop de convictions du côté des décideurs. Ce qui manque aux activités de cette ligne, c'est un véritable plan de travail et une stratégie sur le moyen terme. Les décideurs doivent être convaincus d'un seul objectif. Celui de la réussite de l'exploitation de cette ligne. Chacun sait que Tozeur est une ville qui couvre une zone touristique réputée pour ses oasis et son désert. La crise du tourisme lui a asséné un coup dont il lui est difficile de se relever sans mesures radicales et urgentes. Ces mesures sont possibles grâce à la ligne ferroviaire existante. La Sncft a les moyens de faire de cet axe une vraie source de vie pour toute la région du Sud-Ouest. Sa modernisation représente une priorité et, même, une urgence. Pour le moment, l'itinéraire emprunté passe par Sfax puis Gafsa pour arriver à Tozeur. La distance est un peu moins de 500 km. Le problème ne se situe pas à ce niveau. Car les utilisateurs de la ligne déplorent la durée du trajet qui peut être de plus de 10 heures. Ce qui n'est ni économique ni pratique. Le voyage est nécessairement harassant. Il est temps de penser, sérieusement, à introduire les changements adéquats pour redonner un nouveau souffle à cette destination. Nouvel itinéraire Parmi les solutions les plus en vue celles de ramener le temps de parcours à, environ, 7 heures. cela ne peut se faire que sur une ligne plus dégagée et plus ouverte. La vitesse des trains est donc mise en question. Cette vitesse est, actuellement, limitée à 130 ou 140 km/h. Or, elle n'est, pratiquement, jamais atteinte pour des raisons diverses. L'autre solution réside dans le fait de modifier l'itinéraire actuel. Certes, la distance n'en sera pas réduite de façon très significative, mais, à tout le moins, desservira-t-elle d'autres zones plus défavorisés contribuant, par là même, à les désenclaver. Ce nouvel itinéraire ne passerait plus par Sfax. Le tracé suivrait, alors, Tunis, Kairouan, Kasserine et Gafsa. La distance de Tunis à Kairouan est de 155 km. Celle de Kairouan à Gafsa (elle longera Sidi Bouzid) est de 196 km. Il ne restera plus que les 93 km entre Gafsa et Tozeur. Pour tout dire, ce projet, sous la première ou la deuxième version, ne peut que réussir si toutes les mesures sont prises. Grâce, notamment, au matériel récent que la Sncft est en train de réceptionner, ce projet ne semble pas irréalisable. Il est même à portée de main. Et le plus tôt sera le mieux. C'est toute une région qui attend ce véritable souffle régénérateur. Les activités économiques qui accompagneront la redynamisation de la ligne ferroviaire et la réactivation du secteur touristique en seront les premiers bénéficiaires. Cela, bien sûr, sans parler de la vie culturelle et artistique dont se prévalent les habitants de ces régions.