Des œuvres qui reflètent un chaos d'émotions et de frustrations. Le rôle de l'art est aussi de déranger, et Taher Jaoui dérange absolument. Ce jeune artiste trompe son monde, certes, et l'invitation, d'un esthétisme raffiné, laissait supposer un univers serein, d'une légèreté subtile. La découverte de l'exposition justifie le titre « Masques et Simulacres». Olfa Feki, qui le propose, annonce la couleur : «Tao réussit, à travers chaque œuvre, à nous surprendre par le mélange de couleurs, d'outils, ou encore de supports. En somme, les œuvres de Tao reflètent un chaos d'émotions et de frustrations». Avouerons- nous être lassés des frustrations quand elles ne sont pas portées par un immense talent ? Et oserons-nous demander à nos jeunes artistes de regarder plus loin que leur nombril ? Ou alors Tao se cache-t-il derrière un masque, et poursuit-il ses simulacres ? «La démarche de l'artiste consiste à transmettre une séquence d'images et de ressentis, avec une esthétique erronée, qui débouchent sur des œuvres grotesques mais d'une profonde sensibilité». Laquelle sensibilité se cache, elle aussi, sous un masque, et l'émotion n'est peut-être qu'un simulacre. Tao, nous dit-on, expose depuis quelques années à l'étranger, en Europe, aux USA, au Japon.