PARIS (Reuters) — Soucieuse de capitaliser sur l'image d'un pays réactif pendant la crise, la France lance une campagne de promotion en direction des investisseurs étrangers avec une attention particulière portée aux pays émergents. Une partie du personnel du ministère des Finances, dont des employés du bureau des statistiques nationales, a également débrayé hier pour protester contre le gel des revenus. Les agents du fisc ont quant à eux annoncé leur intention d'observer une grève de 24 heures aujourd'hui. Des agriculteurs ont en revanche mis fin à 30 jours de blocage d'un poste-frontière avec la Bulgarie en dépit du refus du gouvernement de satisfaire leurs revendications financières. Bien que peu soutenues par l'opinion publique, ces actions de protestation se multiplient et constituent un test pour le gouvernement qui s'est engagé à mettre en application en février un vaste plan de réduction du déficit. «Les mesures du gouvernement vont peser encore davantage sur nos salaires, nous avons déjà perdu 10% de revenu ces deux dernières années en raison du gel des salaires», a expliqué le trésorier de la Fédération des employés des douanes, Apostolos Papantonis. Le prolongement de la grève pourrait provoquer des embouteillages de conteneurs dans les ports et à la frontière et affecter l'acheminement du pétrole à travers le pays. Le syndicat des douanes décidera cette semaine de l'organisation de nouvelles journées de grève, selon Papantonis. L'influent syndicat de la fonction publique, Adedy, à l'origine d'une grève de 24 heures la semaine dernière, participera à celle organisée le 24 février prochain par le syndicat du secteur privé Gsee. Selon les deux syndicats, qui rassemblent à eux seuls la moitié des 5 millions de travailleurs grecs, les personnes modestes seront les premières victimes de l'ensemble des mesures prises par le gouvernement pour ramener le déficit budgétaire de 12,7% du PIB l'an dernier à 3% en 2012. En annonçant en octobre que le déficit budgétaire en 2009 serait trois fois plus important que prévu, la Grèce a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers. Selon les sondages, le gouvernement est soutenu par une majorité de la population.PARIS (Reuters) — Soucieuse de capitaliser sur l'image d'un pays réactif pendant la crise, la France lance une campagne de promotion en direction des investisseurs étrangers avec une attention particulière portée aux pays émergents. L'Agence française pour les investissements internationaux (Afii) a présenté hier son plan de communication, d'un montant de 10 millions d'euros, destiné à sensibiliser les investisseurs à l'intérêt de développer une activité en France. La campagne «France - Expect More» sera déclinée aux Etats-Unis et en Europe, les deux principaux pourvoyeurs d'investissements étrangers en France, mais visera aussi la Chine, l'Inde, le Brésil, la Turquie et les pays du Golfe. Aux atouts traditionnels de la France — qualité de vie, main d'œuvre qualifiée et productive, marché au coeur de l'Europe et infrastructures industrielles, énergétiques et de transports — s'ajoutent, selon l'Afii, un environnement réglementaire et fiscal rendu avantageux par la politique de réformes du gouvernement et la réactivité du pays face à la crise. Une enquête de l'institut TNS Sofres sur l'image économique de la France auprès de 360 décideurs dans les pays visés par la campagne montre que les «leaders d'opinion» étrangers sont sensibles aux efforts d'adaptation entrepris en France depuis la crise et aux opportunités nouvelles qui s'y créent. «Dans un univers un peu bousculé, les investisseurs étrangers sont à la recherche de stabilité et leur préférence va à des pays qui leur offrent des perspectives pour l'avenir», a expliqué David Appia, président de l'Afii, à la presse. Les idées reçues ont la vie dure «De ce point de vue-là, nous pouvons capitaliser sur ce qui a été fait en France depuis trois ans avec le Grenelle de l'Environnement, le projet du Grand Paris et les axes stratégiques retenus pour le grand emprunt». Il reste que la concurrence est rude en Europe pour attirer les flux d'investissements étrangers, et les idées reçues ont la vie dure. Si les Américains et Britanniques continuent de percevoir une France trop réglementée, avec un marché du travail insuffisamment flexible, les Asiatiques ont surtout l'image de Paris capitale du tourisme et de la gastronomie. «Les Anglo-Saxons ont historiquement l'image d'une France très administrée, qu'il nous faut sans cesse corriger», a reconnu Natalie Rastoin, directrice générale d'Ogilvy France qui pilote la campagne de promotion. «Dans les pays émergents, en particulier en Chine et en Inde, la France n'a pas de problème de notoriété mais a accroché à elle un certain nombre de traits d'image qui ne vont pas dans le sens des affaires. Il faut vanter la France en tant que pays du business et pas seulement du fromage». Créée en 2001 et disposant de 22 bureaux à l'étranger, l'Afii entre en contact chaque année avec plus de 7.000 entreprises étrangères pour détecter des projets. «Cela nous permet d'identifier sur une base annuelle plus d'un millier de projets qui souvent ciblent l'Europe dans son ensemble ou un certain nombre de pays potentiels. Environ 65% sont dirigés vers la France», a expliqué David Appia. De 624 en 2007, le nombre de décisions d'investissement en France est ainsi passé à 641 en 2008, ce qui a permis de créer ou de sauvegarder 32.000 emplois. La France, où sont implantées au total quelque 22.000 entreprises étrangères, a accueilli 117,5 milliards d'investissements directs internationaux (IDE) en 2008, soit 23,3% du total de l'Union européenne, selon des données de la Cnuced. Les chiffres des investissements de 2009 seront annoncés le 9 mars.