Rares sont les propriétaires de véhicules dans le Grand-Tunis qui n'ont pas eu affaire aux sabots et aux grues de remorquage. Alors que six nouveaux projets de parkings n'ont pas vu le jour en raison du manque d'argent... Depuis des années, la circulation à Tunis connaît des embouteillages monstres, notamment pendant les heures de pointe. Le stationnement constitue aussi un problème épineux. En entrant dans la capitale, le conducteur ne sait pas où garer sa voiture. Il est contraint de faire plusieurs tours pour dénicher une place. Damné est celui qui, de par son travail, ou à cause de quelques courses, se trouve obligé de se rendre au centre-ville de Tunis, et de chercher une place pour stationner son véhicule. Quand cette situation devient quotidienne, elle tourne au calvaire dans la mesure où chaque jour et au même moment, il faut chercher où garer sa voiture en toute sécurité. Après avoir fait le tour des parkings archi-complets, le conducteur se résigne à profiter de la moindre brèche au bas-côté du trottoir pour y loger sa voiture. Et c'est là que commence le vrai calvaire avec un grand «C». 9h30 à l'entrée de la place Barcelone, chaque jour, des embouteillages monstres sont constatés aux heures de pointe. La rue de la Gare est prise d'assaut. Les piétons trouvent du mal à traverser la chaussée. «Pip piiiip piiiiip!!!», des klaxons énervants sont entendus ici et là. C'est presque le même cas au niveau de la Place Pasteur. De nombreux automobilistes se déplacent dans tous les sens. Quelques-uns d'entre eux ne s'empêchent pas de garer leur voiture en deuxième position rendant la circulation encore plus difficile. Un calvaire au quotidien Les automobilistes sont souvent obligés de garer leur voiture d'une façon anarchique, ce qui complique davantage une situation déjà précaire. Les grues et les sabots sont là pour dissuader les contrevenants. Les fourgons de la police municipale sillonnent la ville de 8h00 à 20h00 à la recherche d'une voiture mal garée ou ayant dépassé le délai de stationnement. Face au surbooking dans les parkings, les automobilistes sont contraints de stationner dans une zone interdite, mais à leur grande surprise, ils découvrent que leur voiture a disparu ou qu'une de ses roues porte le fameux sabot jaune. Conclusion : le stationnement au centre-ville est un vrai calvaire pour les automobilistes et un business juteux pour les autorités... Selon Mme Ikram, secrétaire générale à la municipalité de Tunis : «La circulation dans le Grand-Tunis est effectivement difficile. La révision du plan de circulation a été prévu après la révolution. De ce fait, de nouveaux parkings ont été programmés mais ils n'ont pas encore vu le jour pour des raisons financières». «On espère que ces parkings contribueront un tant soit peu à résoudre le problème de stationnement, mais aussi de la circulation dans la ville de Tunis». Eviter le stationnement anarchique... Les travaux de construction de 6 nouveaux parkings à étages dans la capitale démarreront prochainement afin d'éviter le stationnement et la prolifération des parkings anarchiques, de fluidifier la circulation et de résoudre le problème d'embouteillage que connaît la capitale. La pression de la circulation exercée sur le tissu urbain et notamment au niveau des avenues principales de Tunis et la forte demande pour le stationnement dans les parkings incitent les autorités municipales à trouver rapidement des solutions. Au final, si la ville de Tunis tient à soulager le trafic, elle est appelée à activer le plan d'édification des parkings à proximité des stations de métro périphériques. La limitation des flux de véhicules envahissant l'hypercentre demeurerait un simple vœu pieux, aussi longtemps qu'on n'offrirait pas aux conducteurs la bonne solution de rechange et des conditions propices à un stationnement sécurisé. Dans ce cas, le conducteur peut laisser sa voiture particulière de côté et utiliser les moyens de transport en commun comme les bus et le métro.