Lors d'un séminaire organisé récemment à Tunis sur les politiques de la concurrence, Mme Fadhila Rebhi, directrice générale de la concurrence et des prix au ministère du Commerce et de l'Artisanat, s'est intéressée, dans un entretien accordé à La Presse, aux champs d'application du droit de la concurrence. Pourquoi parle-t-on aujourd'hui de lois de la concurrence ? On a voulu, à travers ce séminaire, mettre en exergue l'importance de se doter de lois et d' une politique pour la gestion de la concurrence, notamment dans un contexte économique mondialisé où prime l'économie de marché. Le but d'une telle réglementation est de renforcer la compétitivité des entreprises et le bien-être du consommateur. Parlez-nous de l'expérience tunisienne La Tunisie est l'un des pays pionniers en matière de politique de la concurrence. Un programme d'ajustement structurel a, en effet, été initié depuis 1980. Les réformes étant nécessaires pour un environnement d'affaires bien favorable. Ce programme intègre des réformes qui touchent les différents outils de la politique économique entre autres la politique des prix, la politique du commerce intérieur et du commerce extérieur, l'investissement, le système bancaire et financier... Le but final étant de réussir l'intégration dans l'économie mondiale. Ce programme d'ajustement structurel a été couronné par l'émission en juillet 1991 du droit de la concurrence. Ce texte consacre les principes de la libération des prix et de la libre concurrence. Il inclut également la libération du commerce intérieur et extérieur. Des institutions spécifiques ont également été créées pour veiller sur l'application de ses textes. Quels sont les principaux objectifs de cette rencontre ? Des experts d'organismes internationaux ont été invités afin de débattre de la politique de la concurrence et des problèmes qui s'y rattachent. A travers le débat initié, on a voulu, surtout, mettre en exergue l'importance d'adopter une politique et une loi de la concurrence et l'intérêt d'une telle option, aussi bien pour les acteurs que pour les consommateurs. Il s'agit également d'identifier les critères et les normes relatives au droit de la concurrence, et ce, afin d'offrir aux pays qui n'ont pas encore de lois spécifiques un modèle duquel ils peuvent s'inspirer. Ce séminaire est également l'occasion de rappeler les procédures à prendre en cas d'infraction et d'étudier des cas pratiques et s'enrichir mutuellement. Le principal objectif de notre séminaire est d'inciter les pays membres de l'OCI ( Organisation de la conférence islamique) d'initier un partenariat et une coopération solides en matière de concurrence à travers la conclusion d'accords bilatéraux ou multilatéraux en vue d'échanger les connaissances et le savoir- faire relatifs à la concurrence. C'est enfin l'occasion d'inviter tous les pays qui n'ont pas encore de lois pour gérer la concurrence, d'adopter une politique et des lois spécifiques afin de consolider la coopération et de développer la compétitivité de leurs économies.