Les consommateurs ont recours au marché parallèle, ce qui a engendré une diminution des recettes du Fonds de transition énergétique – entre la période de 2010-2016 – de près de 80.7 millions de dinars qui auraient pu être réservés aux projets de maîtrise de l'énergie. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes, la consommation des climatiseurs en énergie au cours de la période 2009-2014 a augmenté de plus de 260%, soit le plus haut taux enregistré parmi les équipements électroménagers domestiques. Au cours de cette période, le nombre de climatiseurs individuels est passé de 437 mille à 1,2 million. De 2009 à 2012, on a interdit la commercialisation des climatiseurs individuels énergivores, mais la moyenne de consommation annuelle de l'électricité a enregistré une évolution durant la période indiquée de 30%, et ce, suite à l'explosion des ventes à travers le marché parallèle de 14% en 2009 à 80% en 2014. La Cour des comptes a estimé le coût de la quantité d'électricité supplémentaire consommée suite au développement des ventes sur le marché parallèle de 2010 à 2016, en comparaison de la consommation des climatiseurs individuels commercialisés dans le circuit légal, de 11 millions de dinars et 3 millions de dinars de compensation. Orienter les consommateurs Par ailleurs, et compte tenu de la hausse des prix des climatiseurs individuels dans le circuit légal par rapport aux climatiseurs écoulés sur le marché parallèle et la poursuite de l'application de la redevance de 10 dinars sur chaque kilowatt prévue par la loi n°82 de 2005 imposée sur ces équipements et en l'absence des opérations de sensibilisation et des dispositions incitatives efficientes pour orienter le consommateur vers les climatiseurs économes en énergie, le prix demeure le déterminant essentiel lors de l'acquisition d'un climatiseur individuel. Les consommateurs ont recours, de ce fait, au marché parallèle, ce qui a engendré une diminution des recettes du Fonds de transition énergétique — entre la période de 2010-2016 — de près de 80.7 millions de dinars qui auraient pu être réservés aux projets de maîtrise de l'énergie. D'autre part, et pour satisfaire la demande en électricité — pour faire fonctionner les climatiseurs dans les logements — en accroissement constant et pour faire face à la hausse enregistrée lors du pic de consommation de courant électrique au cours de la saison estivale, la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg) a procédé à l'augmentation de sa capacité de production de 619 Mégawatts en 2009 à 1632 mégawatts en 2014, soit une croissance de 164% ! De ce fait, des investissements colossaux auraient pu être évités si les dispositions de la législation relatives à homologation des climatiseurs et la lutte contre le marché parallèle avaient été appliquées. La Cour des compte a estimé ces investissements de l'ordre de 339 millions de dinars, et ce, en tenant compte de la différence entre la puissance de consommation de l'électricité (kilowatt) des climatiseurs vendus dans le marché parallèle et ceux commercialisés dans le marché légal.