Pour notre invité, le championnat doit hausser sa valeur et drainer de l'argent pour justifier des salaires aussi élevés. Ancien trésorier au CA, et actuellement membre et porte-parole de la Lnfp, Hichem Manai draine avec lui une large expérience du football tunisien depuis qu'on a instauré le football professionnel. Il a aussi la casquette d'expert en fiscalité qui l'aide tant à comprendre les dysfonctionnements économiques de pratiquement tous les clubs tunisiens. En parlant du sujet, H.Manai va droit au but : «Je pense que oui. Nos joueurs sont en grande partie surpayés. Je parle en général car il y a aussi des clubs qui n'arrivent pas à assurer des salaires équitables et réguliers à leurs joueurs. Mais en moyenne, ce sont des montants disproportionnés par rapport aux capacités financières des clubs et par rapport surtout au niveau du championnat. L'équation est simple : le championnat actuellement ne draine pas d'argent pour les clubs et ne permet pas de renflouer les budgets. Le spectacle est très moyen pour ne pas dire désolant. Le public ne vient plus, la sécurité est peu présente sur les stades, l'assistance est limitée donc et les sponsors et annonceurs ne sont pas prêts à payer pour être vus par quelques centaines de personnes dans des matches peu suivis. Payer des salaires élevés pour un club aux recettes faibles est un non-sens. C'est une question de rentabilité à mon avis. Il faut ajuster les salaires avec un plafonnement encore plus strict pour éviter les soucis financiers. Pour un président de club qui paye de gros montants au noir, il doit l'assumer lui-même et considérer que ce sont des fonds perdus qui ne vont pas être comptabilisés dans les états financiers présentés à l'assemblée. Il faut faire correspondre le niveau des salaires au niveau et à l'attrait économique du championnat».