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Quand Washington consolide l'alliance syro-iranienne
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 02 - 2010


En 2005, George W. Bush rappela son ambassadeur à Damas à la suite de l'assassinat du Premier ministre libanais, Rafiq Hariri. Une décision un peu hâtive et irréfléchie visant à isoler la Syrie. Les tentatives d'isolement de ce pays, les accusations sans preuves qui pleuvaient sur lui de la part des pays occidentaux en général et des Etats-Unis en particulier, expliquent dans une large mesure le développement fulgurant des relations syro-iraniennes qui ont fini par prendre un aspect carrément stratégique. Pourtant rien ne prédestinait la République islamique d'Iran et la République baâthiste de Syrie à devenir un jour des amies intimes. L'une est chiite, l'autre est sunnite, l'une applique la loi islamique de manière stricte, l'autre penche plutôt pour la laïcité. Donc religieusement et idéologiquement tout sépare l'Iran de la Syrie. Ce qui les a poussés l'un vers l'autre, ce sont de fortes inimitiés communes. Et tout d'abord l'inimitié avec l'Irak baâthiste de Saddam Hussein. Elle était partagée par l'Iran de Khomeiny et la Syrie de Hafedh El Assad. Les divergences entre le Baâth syrien et le Baâth irakien étaient si profondes que Damas prenait systématiquement le parti des ennemis de l'Irak qu'il s'agisse de la guerre Iran-Irak (1980-1988) ou de la guerre déclenchée le 17 janvier 1991 par une coalition internationale pour sortir les troupes irakiennes du Koweït. Il y a ensuite l'inimitié avec les Etats-Unis d'Amérique que l'Iran et la Syrie partagent également et qui les a amenés à resserrer encore plus leurs liens. Un axe Damas-Téhéran était mis en place, autour duquel pivote une véritable alliance cimentée par les dangers communs auxquels les deux pays font face et non par de quelconques convictions idéologiques communes. L'une des caractéristiques principales de la politique étrangère syrienne est le pragmatisme. Cela veut dire que les Syriens n'ont ni amis ni ennemis éternels, mais des intérêts durables qu'ils tentent de réaliser ou de défendre par les moyens dont ils disposent. L'intérêt le plus vital de la Syrie et qui dicte depuis plus de 40 ans sa politique étrangère est la récupération du plateau du Golan perdu lors de la guerre de 1967. N'ayant pu le récupérer par la force des armes, la Syrie s'est résolue à chercher une solution du côté de la diplomatie. Mais cette voie s'est jusqu'à présent révélée sans issue, en grande partie à cause du parti pris américain en faveur d'Israël et de l'incapacité de Washington d'imposer à son protégé israélien la solution que le monde entier appelle de ses vœux, c'est-à-dire la paix en échange des territoires. Mais en dépit du parti pris américain pour Israël, les autorités syriennes ont, par pragmatisme, toujours laissé la porte ouverte aux Etats-Unis qui, selon l'humeur et les circonstances, gèlent ou dégèlent leurs relations avec Damas, inscrivent la Syrie sur la liste noire du département d'Etat ou sollicitent sa coopération dans la lutte contre les réseaux terroristes d'Al Qaida. Cet hiver, particulièrement glacial aux Etats-Unis, n'a pas empêché Washington d'opter pour le réchauffement des relations avec la Syrie. Les hauts fonctionnaires du département d'Etat se bousculaient dans la capitale syrienne, et, le 18 février, le Président Obama a nommé Robert Ford nouvel ambassadeur US à Damas. Le problème de la diplomatie américaine est qu'elle n'a jamais pris la peine de comprendre ou de se familiariser avec les complexités et les subtilités de la politique au Moyen-Orient. La naïveté dont cette diplomatie fait preuve contribue au blocage, et même à l'aggravation, des crises qui minent la région. L'exemple le plus récent de cette naïveté remonte au 24 février dernier quand Mme Hillary Clinton s'est cru autorisée à demander à la Syrie «de commencer par prendre ses distances avec l'Iran». Mais ce n'est pas tout. S'adressant aux sénateurs américains, elle a ajouté : «Nous avons indiqué aux Syriens le besoin d'une plus grande coopération sur l'Irak, la fin des ingérences au Liban et du transport ou de la livraison d'armes au Hezbollah, une reprise des pourparlers israélo-syriens». Cette déclaration, qui ressemble à une série d'ordres donnés à Damas, n'a pas mis plus de 24 heures pour obtenir le résultat exactement inverse. En effet, le 25 février, le Président Ahmadinejad était à Damas et, au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue iranien, le Président syrien Bachar El Assad a répondu avec humour aux exhortations de la secrétaire d'Etat américaine : «Nous avons dû mal comprendre Clinton, soit à cause d'une mauvaise traduction, soit parce que nos compétences sont limitées, alors au lieu d'un accord de séparation, nous avons signé un accord de suppression de visas.» Mais, s'il a pris le parti d'en rire, le Président syrien n'en a pas moins dit sérieusement le fond de sa pensée :«Je trouve étrange qu'ils (les Américains) parlent de la stabilité, de la paix et d'autres beaux principes au Moyen-Orient et qu'en même temps ils appellent deux pays à s'éloigner l'un de l'autre. Nous (l'Iran et la Syrie) avons les mêmes objectifs, les mêmes intérêts et les mêmes ennemis. L'ampleur de notre coopération s'accroît de jour en jour.» Une réponse claire, nette et précise qui devrait faire réfléchir les Américains et les pousser à se poser un certain nombre de questions. La question centrale est la suivante : pourquoi les Etats-Unis s'arrogent-ils le droit d'exiger que la Syrie change sa politique étrangère, alors qu'eux-mêmes maintiennent depuis 40 ans une politique de soutien inconditionnel et obstiné au pays qui occupe par la force les terres de ses voisins, dont le Golan syrien ?

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