Le poste de gardien de but, en dépit de son importance capitale pour la stabilité de toute équipe et son rendement sur le terrain, est resté quelque peu marginalisé dans les programmes de formation, que ce soit au niveau des instituts de sport, que celui des fédérations y afférentes. Une plus-value sur ce plan, de manière à procurer aux futurs cadres les moyens d'assurer à leurs protégés une formation adéquate, basée sur des normes scientifiques, est devenue indispensable. Naceur Bédoui, une des figures de proue dans le domaine, y croit fermement. La longue carrière qu'il a menée comme gardien de but, à l'EST, à l'AS Marsa, le CSS et à l'équipe nationale l'a conforté dans la conviction que les spécificités du poste, tout aussi bien que son impact stratégique sur l'ensemble de l'équipe, doivent être pris au sérieux. Selon lui : «Ce n'est qu'à travers une formation englobant les aspects techniques, physiques, tactiques et psychologiques qu'on peut former un gardien capable de participer à la réussite des siens. Certes, le football tunisien a connu au cours de sa longue histoire des gardiens formés sur le tas, mais qui lui ont beaucoup donné, comme Attouga, Ali Boumnijel, Chokri El Ouaer, Radhouène Salhi, ou Boubaker Zitouni. Pour le moment, la scène sportive manque énormément de gardiens de cette envergure, à l'exception de deux ou trois portiers qui ont le profil escompté, mais qui demeurent encore, en deçà de l'attente». Naceur Bédoui regrette de pas avoir accédé aux vœux de son ex-président, Slaheddine Zahaf, lorsqu'il lui a proposé à la fin de sa carrière de gardien au CSS en 2002 d'aller en France approfondir ses connaissances et sa formation, à travers des stages ciblés organisés par des instances spécialisées, et ce, pour devenir entraîneur de gardien : «J'avais envie, à l'époque, de faire une carrière d'homme d'affaires et me lancer dans le business… Mais, j'ai découvert par la suite que c'est un domaine qui ne manque pas de risques, et que je ne suis pas fait pour être un businessman… Vivement le retour à mes premières amours», a encore dit Naceur Bédoui, qui assume pour le moment le poste de premier responsable de la section de football du Club Sportif Sfaxien. Mais, dans son programme futur, il compte se reconvertir en entraîneur de gardien de but, après avoir décroché le diplôme afférent : «Ce sera fait au cours de la prochaine période d'inter-saison. Et c'est avec beaucoup de passion et de conviction que j'attends cette reconversion, en vue de servir beaucoup plus le football que j'adore profondément. Mais ce sera cette fois de l'autre côté de la barrière», a-t-il conclu.