Les succès et l'euphorie, comme les déceptions et les échecs, ne doivent pas nous faire oublier que la réglementation en vigueur régissant nos sportifs est mal définie ou mal appliquée Si certains présidents de clubs se font un malin plaisir d'annoncer à chaque petit problème ou grosse déception que rencontre leur équipe de football (les autres disciplines sportives ne sont jamais prises en compte, même si elles dominent leur sujet), c'est leur droit le plus absolu. Mais cela devrait donner une idée des capacités de gérer, de ceux qui viennent pour naviguer à vue et emporter dans leur élan ravageur l'avenir de toute une association sportive qui porte le plus souvent les ambitions de toute une région. Les dégâts, nous les constatons chaque semaine. On s'est habitué néanmoins à ces déclarations intempestives qui ne ridiculisent plus que ceux qui en font part, pour des raisons évidentes de pression, parce qu'on a enfin compris, que ces gens-là, considèrent peut-être que l'honnêteté d'un engagement moral étant de nos jours la chose la moins partagée du monde, ils peuvent toujours amuser (et de quelle manière) la galerie. Insensibles aux conséquences, ils détruisent ce que d'autres ont construit patiemment et mettent à mal leur propre aura auprès de tous ceux qui leur ont donné confiance. Le plus malheureux, c'est qu'on vient les prier pour terminer la saison, moyennant une rallonge financière qui leur permettra de vivoter pendant encore quelque temps ! De toutes les manières, les litiges et les gesticulations auxquelles on assiste de temps à autre et qui s'accroissent au fur et à mesure que la saison avance, sont inacceptables. Elles ternissent le prestige du football, tout en créant un injuste amalgame. Et comme le football se veut (à tort) la vitrine du sport national, la confusion bat son plein et tout y passe. Les joueurs s'y mettent Mais comme l'exemple vient d'en haut, certains joueurs (professionnels, s'il vous plaît !) ont déjà entamé leur campagne de prospection, se mettant de leur propre chef, sur la liste des transferts. Ils offrent leurs services en toute impunité. Comment peut-on leur faire confiance pour s'engager totalement sur le terrain et comment compter sur eux, alors qu'ils ont la tête ailleurs ? C'est leur droit s'ils n'ont que des engagements à temps limité, mais c'est contraire à toute déontologie. Le football, jusqu'à nouvel ordre, c'est leur «métier» et ils n'ont aucun droit de jeter le doute au sein de leur camarades, en mettant à mal la notion de groupe qui fait l'équipe, provoquent des malaises auprès des supporters qui peuvent mal réagir et créer des agitations dont on n'a nullement besoin, etc. Les entraîneurs aussi… Le même scénario est adopté par les entraîneurs qui eux, selon une tournure en vogue, «jettent l'éponge». La position de ces techniciens, il est vrai, n'est pas du tout enviable et sont tentés d'éviter autant que possible d'être «limogés». Mal protégés, subissant toutes des pressions écrasantes, accusés de tous les maux, coupables d'avoir mal défendu ou de ne pas avoir marqué des buts, ils préfèrent prendre leurs valises (jamais défaites) et partir de leur propre gré. Les propositions ne manquent pas pour se convertir en …consultants où ils s'exercent dans l'analyse et les commentaires, n'hésitant pas d'adresser de temps à autre quelques coups de griffes à ceux de leur corporation. Nous espérons que ceux qui ont été appelés à se pencher sur les problèmes et les solutions à suggérer pour le bien du football, tiendrons compte de cet aspect et qu'ils définiront le plus précisément possible : 1- Les rapports qui devraient exister entre les candidats à la présidence et à la gestion d'un club et l'association sportive au service de laquelle on voudrait s'engager au sens propre du terme. 2- Les nécessaires conditions de viabilité d'un club «voulant opérer en qualité de club professionnel». Il est évident qu'une association qui ne dispose ni de ressources propres ou qu'elle peut se créer conformément à des prévisions réalistes et fonctionnelles, d'une infrastructure adéquate et de dirigeants pleinement investis à son service, et non pas qui y «travaillent » à temps partiels après leur fonction principale, doit se contenter de pratiquer son sport en qualité d'amateur. Son profil, sans ces conditions, n'a rien à voir avec celui d'une entité professionnelle. Les nouvelles dispositions à prendre doivent nécessairement faire la différence, tant au niveau de la gestion fédérale qu'à celui des clubs. C'est à notre humble avis la différence fondamentale que l'on ne doit jamais perdre de vue, et que l'on doit traiter sans sentimentalisme aucun si nous voulons que le football cesse de s'enfoncer et d'aspirer vers le bas et à sa suite le reste des disciplines sportives. Ouvrir les autres dossiers Le handball, porte drapeau des sports collectifs, n'est pas à l'abri. Ce sont plus exactement ses joueurs qui ne sont pas à l'abri des nombreux détournements dont ils sont l'objet. Nombre de nos jeunes joueurs ont été détournés vers d'autres pays, où on leur a offert et la nationalité et certains avantages. Ceux qui constituent l'ossature de notre «sept» représentatif sont déjà sollicités au niveau des jeunes et…même des féminines. Il faut les protéger, en ouvrant et en mettant à plat cette situation, tel que l'on déjà fait d'autres pays. Nous concevons, certes, qu'un jeune à le droit de voir loin, mais c'est après avoir donné au pays qui l'a formé ce qu'il lui doit, qu'on peut le laisser partir. Au plus, pourrions-nous lui accorder l'autorisation, comme c'est le cas de nos nombreux professionnels opérant à l'étranger, tout en préservant le lien sacré à l'équipe de Tunisie. Les succès et l'euphorie, comme les déceptions et les échecs, ne doivent pas nous faire oublier que la réglementation en vigueur régissant nos joueurs est mal définie ou mal appliquée en handball. On peut profiter de cette ouverture des dossiers «sensibles» pour régler la situation des joueurs professionnels en général, des boxeurs, des lutteurs, de tous ceux qui sont tentés par les chants des sirènes. Une fois pour toutes, histoire de repartir du bon pied la saison prochaine à l'effet de renforcer les assises de notre sport, qui doit nécessairement s'adapter pour éviter de s'enliser dans les problèmes marginaux.