Le constat est douloureux : l'équipe de Tunisie n'en finit pas de dégringoler. Il est grand temps d'arrêter l'hémorragie. Comment se porte notre handball national, ou plutôt notre sept national? La question mérite d'être posée surtout après la prestation pour le moins décevante au dernier championnat du monde en Suède. C'est que notre sélection nationale a perdu beaucoup de terrain et de temps depuis 2005, l'année-référence de la petite sphère. Cette quatrième place conquise de haute main au mondial de Tunis n'a pas été préservée. Depuis, c'est la chute vertigineuse. En 2007, la Tunisie s'est classée en 13e position au mondial d'Allemagne, puis 17e deux ans plus tard en Croatie. Elle a touché le fond dernièrement en Suède en se classant 20e sur 24 pays participants. Pourquoi ce recul et comment l'expliquer? Le premier reproche s'adresse au bureau fédéral de l'époque (2005) quand après le mondial, un symposium avait été organisé et des décisions arrêtées. Malheureusement, elles concernaient essentiellement la formation des jeunes, le suivi des internationaux après leur passage au professionnalisme en France, et la mise en place de centres de formation. Cela sans compter la détection des talents. Tout un organigramme qui n'a jamais vu le jour. Après ces décisions avortées, tous les bureaux fédéraux qui sont succédé ont dormi sur leurs lauriers. Pis encore, tous les sélectionneurs nationaux de Zoran à Hasanafendic n'ont jamais eu le souci de regarder du côté des jeunes. Leur souci à eux, c'est d'enrichir leur carte de visite. En d'autres termes, pas de stratégie à long terme. La direction technique est un maillon important de la chaîne sinon le plus important. Nous constatons malheureusement qu'après les passages de Lotfi Bohli qui fait aujourd'hui les beaux jours des sélections nationales du Qatar, de Yassine Arfa qui a également émigré au Golfe, tout comme Sayed Ayari qui exerce en Arabie Saoudite, le poste de directeur technique est toujours vacant et n'a pas trouvé locataire. Aux dernières nouvelles, aucun candidat n'a le profil recherché (sic!). Depuis quand les bureaucrates (membres fédéraux) ont le devoir de choisir un directeur technique? C'est une aberration dans la mesure où le DTN doit être le patron à bord et le planificateur. Vous avez à présent une idée que notre sélection avançait à reculons depuis 2005. Ils font la loi ! Passons aux joueurs. Il y a toujours eu en sélection des joueurs incontournables tels Megannem, Tej et Hmam. On reproche à ce trio de faire la pluie et le beau temps. Et à l'entraîneur de ne pas donner leur chance à ceux censés les relever. Il a fallu par exemple que Hmam manque les mondiaux de Croatie et de Suède pour que le sept national perde pied. En 2012, probablement en janvier, aura lieu le prochain championnat d'Afrique des nations qualificatif aux Jeux olympiques de Londres. Il va falloir retrousser ses manches pour gagner le billet. La question qui revient à l'esprit c'est de savoir qui des joueurs nommés seront présents à la CAN du Maroc. Alain Portes croit dur comme fer à leur valeur et à leur apport. Et la relève ? C'est vrai que l'expérience a son importance, mais on ne peut fermer les yeux sur la jeunesse qui apporte son enthousiasme et sa vivacité. Notre compétition regorge de joueurs talentueux, dont ceux qui nous ont épaté en 2009 lors du mondial des cadets pour accéder à la quatrième place. S'ils sont devenus des pièces maîtresses dans leurs clubs respectifs, ils peinent à trouver une place en équipe de Tunisie. Pourtant, Bousaha, Bennour, Chouiref, Boughanmi, Ben Salah, Toumi, Omri, Jallouz et Sfar attendent leur chance. Jusqu'à quand continuera-t-on à les ignorer ? Revenons dans le temps. Que nous ont apporté les professionnels de France depuis le mondial de 2005, hormis un titre africain en 2010? Rien. Le moment est sans doute venu de donner un nouveau souffle au sept national. La relève est là. Prête à répondre à l'appel. Ces jeunes piaffent d'impatience de prouver de nouveau ce dont ils sont capables. Faisons leur confiance et aidons-les à s'extérioriser. Ils sont l'avenir du handball national. L'année 2012 marquera-t-elle la naissance d'une nouvelle équipe? Attendons voir. Les techniciens approchés pour donner leur avis sur le sujet ont tranché : il faut miser sur les jeunes. L'avenir doit leur appartenir. A condition de repartir sur des bases solides.