Si le nombre de ressortissants diminue au point de passage de Ras Jedir, le poste frontalier de Dhiba, à l'ouest, en revanche, est pris d'assaut par des milliers de réfugiés qui fuient les massacres perpétrés à Nalout, Zenten, El-Ghazaya. Ils sont estimés maintenant à 15 mille. Les camps dressés à Dhhiba et Remada sont déjà pleins, tout comme du reste les maisons dans les villes du gouvernorat. Des Tataouiniens se sont rendus à Zarzis, hier, pour arrêter une liste de ceux qui voudraient bien héberger des familles libyennes. Par ailleurs, deux autres faits sont à relever dans la région du Sud-Est : la pénurie de quelques produits alimentaires à Ben Guerdane comme les pâtes, le lait, les biscuits qui sont transférés clandestinement, à travers le Sahara, pour être écoulés en Libye. En contrepartie, ils rapportent de l'électroménager et des postes télé plasma. «Le troc est la devise la plus rentable aussi bien pour nous que pour les Libyens», nous dit Kamel S. L'autre fait concerne «l'invasion des pâturages tunisiens d'El Ouaâra par quatre hordes de 70 dromadaires chacune, ainsi que 700 moutons environ, accompagnés de bergers libyens fuyant les bombardements anarchiques sur le territoire libyen», nous confie M. Mohamed Regueï, membre du conseil de la révolution dans la ville de Ben Guerdane. Quelques éleveurs ont pris contact avec des habitants de Ben Guerdane pour leur proposer de garder ce bétail. «On n'a plus rien à servir aux animaux et il est très risqué de les garder. Personnellement, je vais confier mes moutons à des bergers que je connais depuis longtemps, à Ben Guerdane. Je les récupérerai si je reste en vie, sinon, qu'ils les gardent», nous dit Jilani, un éleveur de la ville de Zaouia.