• Adhésion positive des armateurs : le nombre des embarcations au chalutage participant au repos biologique durant la saison 2010 a été de 152. • Après le repos de 2010, une amélioration du rendement par heure est passée de 19 à 55 kg avec la présence de plusieurs espèces, comme la crevette royale, les pélagiques... Le repos biologique dans le domaine de la pêche exige l'arrêt des activités des pêcheurs durant une période renouvelable ne dépassant pas les trois mois. Ce repos est, en principe décrété dans les zones les plus menacées, caractérisées par une intensité de l'exploitation, ce qui a pour conséquence son apprauvrisement en ressources halieutiques. Le thème du repos biologique qui connaît, depuis plusieurs mois, une contreverse, a été traité dans plusieurs réunions qui ont regroupé les professionnels du secteur. Pourtant, l'objectif du repos biologique — comme l'a souligné "l'investisseur agricole" — consiste à permettre la régénération des poissons dans des conditions naturelles normales, à l'abri de la pêche au chalutage qui emporte tout sur son passage. Les zones concernées par le repos biologique, connues par l'intensité de l'exploitation, sont définies. C'était sur la période allant du 1er juillet au 30 septembre 2009 que le projet du repos biologique avait été lancé dans le golfe de Gabès, avec possibilité d'englober d'autres zones menacées à l'avenir. L'application de ce projet est également justifié par la diminution du rythme des quantités de poissons produites au cours des dernières années. En effet, l'évaluation des ressources halieutiques effectuée par l'Institut national des sciences et technologies de la mer — dans le cadre d'un programme national mis en place dans ce sens — sur la période s'étalant de 1996 à 2002 que les activités de la pêche au chalutage ont dépassé les capacités d'exploitation dans une proportion estimée à plus de 30%, notamment dans la zone du sud, ce qui a eu pour conséquence un appauvrissement de la mer en ressources halieutiques. Importante zone de régénération Le golfe de Gabès a été donc choisi en premier pour mettre en œuvre ce dispositif de repos biologique, vu sa vulnérabilité, le niveau d'eau assez bas et la richesse de plantes marines qui servent d'alimentation pour les poissons. Le golfe de Gabès constitue aussi une importante zone de régénération de diverses espèces de poissons comme le rouget, le sole, le pageot... La capacité d'exploitation tolérée est estimée, cependant, à 20%, selon les résultats de la recherche scientifique. D'ailleurs, la contribution de la production des poissons pélagiques dans le golfe de Gabès dans la production nationale a enregistré une baisse, ce qui exige sa protection. Le repos biologique n'est pas une nouveauté en Tunisie, dans la mesure où du 18 juillet au 30 août 2006, l'Etat avait déjà interdit la pêche au chalutage dans la zone sud passant par Ras Kaboudia et cette décision avait été prorogée aux années 2007 et 2008 pour la même période. Le financement du repos biologique se fait à travers un fonds créé en vertu de l'article 11 de la loi n°71 de 2009 en date du 21 décembre 2009, relative à la loi des finances de 2010. Ainsi, des aides financières sont octroyées aux personnes qui ont des activités dans le secteur de la pêche et ce, durant le repos biologique. Les ressources de ce fonds proviennent des professionnels du secteur eux-mêmes. Certains bénéficiaires estiment que la valeur de cette aide devrait être augmentée pour leur permettre de subvenir à leurs besoins durant cette période de repos. Des textes de loi et des décrets d'application ont été promulgués au sujet du repos biologique. Une commission technique a été constituée en vue d'évaluer le rendement du repos biologique sur la base des statistiques des unités non actives durant cette période et des unités et celles qui se dirigent vers le nord pour poursuivre leur activité (hors des zones interdites). L'évaluation a montré une adhésion positive des armateurs, dans la mesure où le nombre des embarcations au chalutage participant au repos biologique durant la saison 2010 a été de 152. Le nombre des pêcheurs qui ont bénéficié des aides financières a été, quant à lui, de 2062. Une somme de 2.453 millions de dinars a été débloquée pour couvrir les frais du repos biologique qui a permis une régénération des poissons. En effet, après le repos de 2010, une amélioration du rendement par heure a été constatée, passant de 19 kg à 55 kg, avec la présence de plusieurs espèces comme la crevette royale, les pélagiques...