Bassem Trifi : l'Etat et ses appareils ont dépassé toutes les limites    Najla Abrougui : la présidentielle doit avoir lieu au plus tard le 23 octobre 2024    Henri d'Aragon, porte-parole de l'Ambassade de France en Tunisie: Allez l'Espérance !    Jebeniana : Marche pour le rapatriement des subsahariens (Vidéo)    Des recherches lancées pour retrouver 23 migrants tunisiens disparus en mer    Le taux d'inflation annuel stable à 2,4% dans la zone euro    Tunisie Météo : pluies et hausse légère des températures    Sur instructions du Président de la République : Le projet d'amendement de l'article 411 sera soumis incessamment à l'ARP    Projet d'interconnexion électrique «Elmed» Tunisie-Italie : Pour réduire la dépendance énergétique de la tunisie    Compter sur soi, ça rapporte    Poulina Group Holding: L'AGO propose un dividende de 0,360 DT par action    DECES : Docteur Abdelfatteh MRABET    Ligue des champions | Finale aller – EST-Al Ahly (Ce soir à Radès – 20h00) : Avec les meilleurs atouts en main !    Coupe de Tunisie | Huitièmes de finale – Matches avancés : Le ST, le CA et l'ASM rassurent    AHLY SFAXIEN-ESS (14H30) : La Coupe pour se refaire une santé    Justice : 12 prévenus renvoyés devant le tribunal    L'Académie militaire de Fondouk Jedid : Un nouvel élan de modernisation et d'excellence    Maisons des jeunes : Nos jeunes méritent le meilleur    Ministère du Tourisme-Ministère de l'Emploi : Près de 2.700 offres d'emploi confirmées dans plusieurs régions    1ère édition des journées internationales du Médicament générique et du Biosimilaire : Pour un meilleur accès aux médicaments génériques    Vision+ : Chronique de la télé tunisienne : La télévision dans tous ses états    Galerie d'Art Mooja : Un nouveau souffle artistique à Mutuelleville    La Turquie en alerte : Tentative de coup d'état et vaste opération de répression    Vers un prolongement du règne de Kagame ? Le président rwandais se représente    Dattes tunisiennes: 717,7 millions de dinars de recettes d'exportation à fin avril    L'Espagne va reconnaitre l'Etat de Palestine à cette date !    LTDH : non à la torture, non à la répression des libertés !    Guerre en Ukraine: Situation actuelle (Ambassade d'Ukraine en Tunisie)    Symposium international 'Comment va le monde? Penser la transition' à Beit al-Hikma    16 banques Tunisiennes soutiennent le budget de l'Etat avec un prêt de 570 millions de dinars    CA : 5 billets par supporter pour le derby tunisien    Rencontre avec les lauréats des prix Comar d'Or 2024    Hechmi Marzouk expose 'Genèse Sculpturale' à la galerie Saladin du 18 mai au 23 juin 2024    Daily brief régional du 17 mai 2024: Des peines de huit mois de prison pour 60 migrants irréguliers subsahariens    Exposition «punctum» de Faycel Mejri à la Galerie d'art Alexandre-Roubtzoff: L'art de capturer l'éphémère    Ce samedi, l'accès aux sites, monuments et musées sera gratuit    Le Mondial féminin 2027 attribué au Brésil    Raoua Tlili brille aux championnats du monde paralympiques    Industrie du cinéma : une affaire de tous les professionnels    Mokhtar Latiri: L'ingénieur et le photographe    La croissance n'est pas au rendez-vous    Météo de ce vendredi    Palestine : la Tunisie s'oppose aux frontières de 1967 et à la solution à deux Etats    Bank ABC sponsor de la paire Padel Hommes    76e anniversaire de la Nakba : La Tunisie célèbre la résistance du peuple palestinien    Nakba 1948, Nakba 2024 : Amnesty International dénonce la répétition de l'histoire    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    Le roi Charles III dévoile son premier portrait officiel    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Six livres contre l'oubli
Edition solidaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 05 - 2011

Le lendemain de la révolution, la librairie El Kitab, sise à l'avenue Bourguiba au centre-ville de Tunis, réussissait un joli coup médiatique en exposant dans ses vitrines tous les livres censurés sous l'ère Ben Ali. Ils n'étaient pas encore mis en vente, que la devanture d'El Kitab ne désemplissait pas jusqu'à très tard dans l'après-midi. Mais les regards du public distillaient une telle envie… Tous ces objets de désirs coûtant au-delà des bourses moyennes des petits fonctionnaires, cadres moyens, enseignants, journalistes, étudiants, qui traversaient chaque jour l'Avenue… La prohibition politique se substitue-t-elle à une sélection économique encore plus frustrante que la première.
Les éditeurs, tous des intellectuels engagés, Raouf Raissi (RMR Editions), Nouri Abid (Dar Mohamed Ali) et François Gèze (La Découverte), ont dû intercepter cette soif de lecture chez les Tunisiens. Leur initiative d'entreprendre une édition solidaire (10 dinars l'exemplaire) de six ouvrages évoquant tous le pouvoir autoritaire, sécuritaire et dictatorial de Ben Ali et de sa famille, le bâillonnement de la parole et la corruption au sommet de l'Etat, fait partie de cette ferveur révolutionnaire, qui s'est propagée chez nous après le 14 janvier. Trois parmi ces titres, disponibles un peu partout, dans les librairies, les kiosques à journaux et les grandes surfaces, sont des enquêtes réalisées par des journalistes : «Notre ami Ben Ali», de Nicolas Beau et Jean Pierre Tuquoi, «Tunisie, le livre noir», par Reporters Sans Frontières et «La Régente de Carthage», de Nicolas Beau et Catherine Graciet.
Pour donner un plus grand écho à ce projet de culture démocratique, une traduction arabe a couvert cette série de pamphlets. Les trois autres livres sont des essais, des prises de position contre le système de l'ex-Président. Il s'agit d'«Une si douce dictature», de Taoufik Ben Brik, «L'Europe des despotes», de Sihem Ben Sedrine et Omar Mestiri et de «La force de l'obéissance», de Béatrice Hibou.
La quatrième couverture de chacun de ces livres a été confiée à un parrain : un militant des libertés et des droits de l'homme. Les témoignages de Mohamed Abbou, Ahmed Mannai, Mohamed Ali Halouani, Mohamed Néjib Hosni, François Gèse et Mohamed Essghaier Derbali nous éclairent encore plus sur l'étendue d'un système coercitif, qui ne prévoyait aucun espace pour une mode de pensée critique.
Tous les auteurs tunisiens ont été persécutés par l'ancien régime. Cette initiative éditoriale est aussi une manière de rendre hommage à leur courage. Contre un système impitoyablement répressif, ils ne portaient de bouclier que leur parole nue…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.