Par notre envoyé spécial à Istanbul M.H. ABDELLAOUI Istanbul, terre de contrastes, aiment à dire ses visiteurs. C'est que les images s'y succèdent trop nombreuses et s'y bousculent trop puissantes. Entre l'Europe et l'Asie, entre rire et nostalgie, oscille l'apparence de cette grande métropole. Flâner dans les boulevards et les ruelles sinueuses de la ville offre un contact intime avec la Turquie profonde et la civilisation ottomane. Ses nombreux sanctuaires et monuments historiques refusent de courber l'échine, défient le temps et hantent l'imaginaire. Le raffinement des hommes est épatant. La rêverie est à tout bout de champ et les visiteurs s'en donnent à cœur joie. Reportage. Point de départ, le Grand Bazar. Comme son non l'indique, ce lieu à la fois historique et commercial accueille des marais humaines à n'en pas finir. Présentant une large gamme d'articles artisanaux, ce souk datant d'une époque lointaine draine des milliers de visiteurs en quête de découverte. Là-bas, on ne badine point avec l'authenticité et l'originalité. D'où la notoriété des lieux, attirant tous ceux qui aiment s'aventurer dans les ruelles pittoresques de la vieille ville. Partout, le drapeau turc orne façades et entrées, conférant aux lieux magie et typicité. En parcourant les bazars, on s'aperçoit vite que la Turquie n'est pas une et indivisible, mais au contraire, multiple et diversifiée. Les articles exposés gardent une impressionnante pureté originelle et forcent l'admiration de ceux qui feraient de l'esprit d'aventure un mode de vie. Français, Anglais, Espagnols, Italiens, Allemands, Suisses, Russes, Tchèques, Polonais, etc., on en trouve partout. Des clients solvables faisant le printemps du tourisme turc, là où la Tunisie et l'Egypte traversent des périodes critiques suite aux révolutions qu'elles ont récemment connues. Croisée sur le chemin de la Mosquée bleue, Mme Emilie de La Fontaine, la cinquantaine bien entamée, nous a confié que la Turquie est un beau pays qui s'offre sur de nombreux sites incontournables. Toutefois, le coût de la vie demeure des plus élevés. «Je pense que La Tunisie, ce beau pays que j'aime tant, me convient mieux, si l'on parle rapport qualité-prix du séjour», a-t-elle relevé. De l'autre côté de la vieille ville, la Mosquée bleue et ses six minarets dominant le Bosphore et la cathédrale de Sainte Sophie qui fut la cathédrale du Patriarcat œcuménique de Constantinople pendant plus d'un millénaire, continuent à drainer des visiteurs remarquablement ravis par la finesse du tracé architectural et graphique de ces sites. Deux monuments grandioses reflétant clairement la richesse de l'art ottoman. «Ces chefs-d'œuvre sublimes intriguent et interpellent l'esprit pour songer à la grandeur et à l'adresse de ceux qui les ont construits. J'ai l'habitude, dès que je suis à Istanbul, de venir ici méditer sur ces chefs-d'œuvre témoins de l'étendue de la créativité de nos ancêtres», relève Mme Martina Calar, touriste espagnole. Mais Istanbul ne regorge pas uniquement de beaux monuments historiques. La ville est également splendide et connue pour ses commerces de baklava et de louqum (pâtisseries locales). M. Sakarya est une adresse incontournable. Turc de souche, l'homme à la tunique blanche accueille chaleureusement ses clients en leur présentant du thé et des baklavas à goûter avant d'acheter, sûr en cela, de son savoir-faire inégalé dans tout le coin. Les Stambouliotes ont toujours confiance en lui pour leur préparer ce dont ils ont besoin pendant les grandes occasions. Dans les souks d'Istanbul, les hommes ne se complaisent pas dans la nostalgie paresseuse et ne ratiocinent pas sur l'âge d'or envolé. Plutôt, ils s'avèrent maîtres de leur destin et l'assument pleinement. A méditer.