Le Bureau fédéral rend les armes. Il se rend à l'évidence d'un inévitable passage de témoin. A l'ordre du jour de la réunion d'hier soir figuraient plusieurs points : le bilan du dernier Malawi-Tunisie, la nouvelle liste internationale où, a priori, Youssef Sraïri et Mohamed Ben Hassana devraient effectuer leur entrée à la place de Awaz Trabelsi, rattrapé par la limite d'âge et du dernier au classement 2011, les droits TV... Mais la question de la durée de vie de l'organe fédéral se pose avec insistance après le nul concédé par l'équipe nationale, samedi dernier, à Blantyre contre le Malawi (0-0). L'intention partagée par les fédéraux consiste à rendre le tablier en convoquant une Assemblée générale élective dans les meilleurs délais. Ainsi, l'A.G. ordinaire fixée pour le 17 septembre et appelée à être reportée pour le 30 du mois courant se transformerait en même temps en A.G. élective. Mais les délais sont si serrés que cette date paraît improbable d'autant que plusieurs voix rappellent que l'équipe de Tunisie, qui requiert la priorité, disputera le 8 octobre une rencontre qui peut se révéler décisive sur le chemin de la CAN 2012, face au Togo. Ainsi, la date la plus logiquement admise survient après le 8 octobre prochain. Le motif invoqué par les fédéraux pour justifier cette démission survenant un an et demi après l'élection du Bureau en place, présidé au départ par Ali Hafsi Jeddi qui allait être remplacé en février dernier par le premier vice-président, Anouar Haddad, consiste en «une incommunicabilité entre la FTF et le ministère de tutelle et une volonté de l'opinion sportive», selon les termes employés par un membre fédéral, lequel insiste sur une nuance : «Cette volonté de changement émane de l'opinion en général, y compris les médias, mais pas des clubs qui continuent de nous apporter leur soutien», avance-t-il. On sait pourtant l'ampleur du fossé qui sépare aujourd'hui une bonne partie des clubs du pouvoir fédéral. Haddad se relancerait au ST Cette sorte de capitulation du Bureau fédéral après une si longue résistance s'explique par l'impasse sur laquelle débouche le bras de fer FTF-MJE. L'incompréhension était allée bien loin, écartant toute possibilité de compromis. Le porte-parole de la FTF, Me Mohamed Hédi Fouchali, insistait hier avant la réunion du BF sur l'impossibilité de poursuivre l'exercice au sein de l'instance faîtière du foot national dans les conditions actuelles : «Cet exercice très passionnant, je le laisse à des gens plus courageux et à la solide capacité de résistance», nous avançait-il. Lundi, des bruits laissaient entendre que le membre fédéral Mohamed Atallah, président de la commission de l'Informatique, était démissionnaire. Mais, après le départ en février de Ali Hafsi, il faudrait encore trois nouveaux retraits pour que le bureau fédéral soit automatiquement dissous. Visiblement, le staff fédéral préfère ne pas attendre cette érosion progressive dans ses rangs pour céder la place. D'ici fin octobre, on va repasser par les urnes pour élire un troisième exécutif en cinq ans après les bureaux conduits par Ali Labiadh, Kamel Ben Amor et Ali Hafsi, relayé en cours de chemin par Anouar Haddad. Les choses allant très vite, on prête même au président sortant de la FTF, Anouar Haddad, l'intention de briguer la présidence du Stade Tunisien, son club d'origine. Mais on sait que, sur ce front-là également, les délais sont serrés : l'assemblée générale du club du Bardo est en effet fixée pour le 11 septembre.