Le musée du Bardo est l'un des plus importants et anciens musées du monde arabe et africain. Sa notoriété tient à la qualité et à la variété de ses pièces archéologiques, issues d'une histoire tunisienne riche, datant d'au moins trois millénaires et impliquant plusieurs civilisations. Construit au milieu de la deuxième moitié du XIXe siècle, cet espace est devenu musée en 1885, baptisé musée Alaoui, en référence au souverain de l'époque Ali Bey. Quelques années plus tard, un second espace lui a été ajouté‑— le petit palais — qui allait abriter les collections d'art islamique. Ces deux palais sont aujourd'hui partie intégrante du musée national. Malgré les aménagements qui y ont été apportés au fil des années, ces bâtiments ont préservé leur cachet architectural original tunisien, mariant des influences diverses. Les splendeurs et les collections logées dans ce musée sont uniques et exceptionnelles. En effet, ce bijou renferme la plus belle et la plus importante collection de mosaïques romaines. Le musée du Bardo connaît, depuis mars 2009, des travaux de réhabilitation et de restauration des deux palais pour augmenter la capacité d'accueil et optimiser la présentation des collections, et ce, dans le cadre d'un programme de partenariat avec la Banque mondiale sur le tourisme culturel en Tunisie. Réouverture, le printemps prochain Tahar Ghalia, directeur du musée, a indiqué à l'Agence TAP que ''c'est la première fois dans l'histoire de la Tunisie que le musée du Bardo connaît des travaux d'une telle ampleur''. "Ce programme tend à faire du musée national du Bardo un pôle majeur pour un développement culturel de qualité", a-t-il dit. Evoquant cette vaste opération de réhabilitation, M.Ghalia a précisé qu'une unité de gestion du projet, regroupant des architectes et des muséographes, a été créée pour la réalisation des travaux qui portent essentiellement sur l'extension de certaines surfaces d'exposition, le redéploiement des collections, le renforcement des voûtes, l'embellissement des carrelages, outre la construction d'un nouveau bâtiment de quatre niveaux avec des ascenseurs, des escaliers de secours et l'aménagement d'un nouvel espace vert baptisé ''Jardin des orangers''. De grands efforts sont déployés pour achever les travaux dans les meilleurs délais. La phase actuelle consiste en la mise en place des vitrines, des socles pour l'exposition des statues, la décoration et l'éclairage. Un partenariat a été engagé entre le musée du Bardo et celui du Louvre (Paris) pour la formation et le perfectionnement de spécialistes en matière de restauration des sculptures et leur fixation sur les socles. Le musée du Bardo, new look, ouvrira ses portes au public au printemps 2012. Les visiteurs pourront découvrir à travers les départements, anciens et nouveaux, l'histoire de la Tunisie et des civilisations qui s'y sont succédé, de la préhistoire à la période arabo-islamique, en passant par la civilisation phénicienne-punique, numide, romaine et byzantine. ''L'essentiel est de mettre en valeur cette Tunisie ouverte et tolérante à travers des collections et des pièces, témoins d'une Tunisie plurielle, ouverte et conciliante'', a souligné M.Ghalia. De nombreux documents et vestiges datant du Moyen Age, de la période islamique ou autres, seront mis en valeur dans ce musée, tels que la mosaïque de Virgile, les fouilles archéologiques sous-marines de Mahdia, une collection de céramique venue du Maghreb et d'Asie mineure et le Coran bleu de Kairouan. Ce musée devrait attirer environ 1 million de visiteurs par an, grâce à la mise en œuvre d'un programme scientifique et culturel destiné aux jeunes et aux adultes. L'on prévoit aussi l'organisation de nombreux cycles de travaux pédagogiques pour la présentation de ce musée qui fonctionnera dorénavant selon des normes internationales et comprendra divers espaces de loisirs et des points de vente de cadeaux-souvenirs. Exposition de la mosaïque Virgile à Mantoue (Italie) La mosaïque de Virgile, exposée actuellement, au musée national du Bardo à Tunis représentant Virgile en train de lire l'Enéide devant Auguste, sortira pour la première fois hors de ce musée pour retourner à Mantoue (Milan), sa ville natale, à l'occasion d'une exposition organisée du 15 octobre 2011 au 8 janvier 2012, sur le poète Virgile au musée de Palazzo Te. Selon M.Tahar Ghalia, cette mosaïque, empruntée auprès du musée du Bardo, sera transportée en Italie, munie d'une fiche d'identification et de transfert délivrée par l'Institut national du patrimoine. Cette mosaïque représente Virgile, de son vrai nom Publius Virgilius Maro (70-19 avant J.C.), poète latin auteur de l'Enéide, récit épique considéré comme chef-d'œuvre de la littérature mondiale qui eut une influence considérable sur les écrivains européens. Virgile consacra les onze dernières années de son existence à l'élaboration de cette Enéide, une épopée mythologique en douze chants qui relate les sept années de pérégrination du héros Enée, depuis la chute de Troie sa patrie jusqu'à sa victoire militaire en Italie.