LONDRES (Reuters) — Tony Blair ne s'est pas engagé de manière précipitée dans une intervention militaire britannique en Irak, mais aurait épuisé auparavant toutes les voies diplomatiques, a déclaré hier son principal conseiller. Alastair Campbell, responsable de la communication de Blair lorsque ce dernier était Premier ministre, a comparu hier devant la commission d'enquête visant à élucider les conditions d'entrée de la Grande-Bretagne dans le conflit irakien. En dépit des liens étroits unissant Tony Blair et le Président américain George Bush, il n'y a jamais eu de «rush précipité pour entrer en guerre», a affirmé Alastair Campbell. «Vous semblez vouloir me faire dire que Tony Blair a signé sans tenir compte des faits, sans tenir compte des ADM (armes de destruction massive), en disant seulement “nous allons nous débarrasser de ce type (Saddam Hussein)”. Cela ne s'est pas passé comme cela», a-t-il ajouté. Alastair Campbell a souligné que Tony Blair, qui devrait être questionné par la commission dans les semaines qui viennent, s'inquiétait, bien avant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, des liens entre les ADM, les Etats dits «voyous» et le terrorisme. Chef du gouvernement de mai 1997 à juin 2007, Tony Blair avait ordonné l'envoi de 45.000 soldats dans le cadre de l'opération militaire conduite par les Etats-Unis en 2003 et visant à renverser Saddam Hussein. Ses adversaires estiment que l'ex-chef du gouvernement, en prenant cette décision, a enfreint le droit international. Il est accusé en outre d'avoir trompé l'opinion publique en affirmant que l'Irak disposait d'armes de destruction massive. Pas un procès La commission d'enquête, composée de cinq membres, examine le rôle joué par le leader travailliste avant pendant et après le conflit. Dans une récente interview, Tony Blair a reconnu comprendre l'opposition qui s'était exprimée contre la guerre en Irak ainsi que la colère des familles des tués. John Chilcot, un ancien fonctionnaire chargé de la direction de l'enquête, a expliqué que celle-ci n'avait rien d'un procès et s'est opposé aux critiques qui affirment que les enquêteurs se sont montrés trop indulgents à l'égard des témoins et que leur seule utilité est de blanchir les éventuels responsables. La commission a auditionné de hauts fonctionnaires et des responsables militaires qui ont révélé que la Grande-Bretagne avait reçu dans les jours précédant l'invasion des informations selon lesquelles l'Irak avait démantelé ses armes chimiques. L'ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU a reconnu que l'intervention militaire était d'une «légitimité contestable». Le Premier ministre Gordon Brown, qui fut ministre des Finances de Tony Blair, ne comparaîtra pas devant la commission avant les élections législatives, prévues au plus tard fin mai. Selon Alastair Campbell, Gordon Brown faisait partie du premier cercle des proches de Blair et était étroitement associé aux décisions. «Gordon Brown était l'un des ministres clés auxquels il (Blair) parlait régulièrement», a dit le conseiller. Iran - Attentat : Un grand spécialiste du nucléaire tué à Téhéran Afghanistan : Karzaï dispose d'une troisième liste de ministrables Les responsables américains aux Afghans : L'armée US «finira bien par s'en aller» France : Sarkozy veut accélérer la réforme de l'hôpital et de la médecine Inscriptions racistes contre un responsable de la mosquée de Strasbourg Aviation civile : Airbus signe une année 2009 record Ukraine : Climat de désenchantement avant la présidentielle Chasse à l'homme en Calabre : Sanglantes mandarines