Les palmiers blessés de Abdellatif Ben Ammar sortira enfin en salles le 5 décembre. Mieux vaux tard que jamais ! Cette sortie était prévue pour décembre 2010, mais il fallait bien attendre que le calme revienne, que la vie reprenne son cours normal et que l'activité culturelle retrouve son rythme normal. Quoi de plus actuel: le film parle de la bravoure du peuple tunisien, de sa lutte pour l'Indépendance et de la guerre de Bizerte, et sa sortie tombe à pic avec la commémoration de l'assassinat de Farhat Hached, le militant syndicaliste. Après sa première nationale qui a eu lieu à l'ouverture du Festival international de Carthage en 2010, ce 5e long métrage de Abdellatif Ben Ammar n'a pas fini de récolter des prix, dont celui de la meilleure réalisation au 14e Festival du cinéma africain de Khouribga, le prix du jury enfants aux JCC 2010, l' ‘'Ahaggar d'or'' au Festival du cinéma à Oran 2010, le Prix Amina de la meilleure actrice d'Afrique subsaharienne, et des pays créoles pour Leïla Ouaz qui a également obtenu le prix de la meilleure actrice au festival ‘‘Regard d'Afrique'' à Montréal. Rappelons que dans Les palmiers blessés, il s'agit d'une quête initiatique, celle de Chama, jeune femme tunisienne d'aujourd'hui. Cela se passe à Bizerte, en hiver, en l'an 1991. Ailleurs, la première guerre d'Irak se prépare dans une vraie tension internationale. Dans cette ville du nord tunisien, Chama, une jeune femme à la recherche d'un emploi, se voit confier par un écrivain, la dactylographie d'un manuscrit autobiographique. A la faveur du contenu du livre, la jeune secrétaire ressent le besoin de plonger encore plus dans les événements de la guerre de Bizerte, où son propre père, patriote volontaire, avait perdu la vie. Aux grés des rencontres, Chama fera la connaissance d'anciens militants et camarades de son père, témoins aigris par le temps, mais lassés de taire la vérité sur les événements enfouis dans leur mémoire. A travers le manuscrit du vieux romancier, elle découvre petit à petit comment des «intellectuels» sans scrupules peuvent falsifier l'Histoire à des fins de pouvoir et d'honneurs immérités. La jeune femme, au risque de bousculer l'ordre des choses et d'enfreindre les tabous, dénonce la forfaiture et impose finalement une version de l'histoire plus proche de la vérité. Chama symbolise cette quête simple, nécessaire et courageuse de la vérité. S'appuyant sur la douloureuse enquête sur les raisons de la mort de son père durant la fameuse guerre de Bizerte en 1961, le film décrit cette éternelle recherche de sens et de vérité historique. Les palmiers blessés trouvera donc ses tonalités dans le paysage venteux et froid de Bizerte où la mer dicte sa palette de couleurs à une ville qui garde encore les traces des guerres passées. La jetée de Bizerte, la longue promenade le long de la mer, l'architecture qui allie les deux rives de la Méditerranée, le froid de l'hiver et la nature environnante seront l'écrin de ce parcours initiatique et solitaire. Les palmiers blessés est interpreté dans les principaux rôles par Leïla Ouaz, Néji Najeh, Hassen Kachache, Rym Takoucht , Jawher Basti et Aida Guechoud et sera sur nos écrans à Tunis, Al Manar et à La Marsa.