Notre école, aujourd'hui, est méconnaissable. Les différents acteurs ne se sentent plus à l'aise. L'impression qui prévaut est générale. Même les gens de la rue s'interrogent : «Qu'est-il arrivé à l'école pour que certains de nos élèves se comportent de cette manière? ». Les derniers événements caractérisés par une recrudescence des agressions autour et à l'intérieur des établissements scolaires ne peuvent plus laisser indifférent. La réaction de toute la société est appelée de tout cœur par toute la famille éducative qui ne trouve plus les ressources pour s'ériger contre ce phénomène qui s'amplifie de jour en jour et qui menace le système dans son ensemble. Le ministère de l'Education, pour sa part, est désemparé. D'où cette situation de déstabilisation qui s'en est suivie. Les atteintes au prestige de l'institution scolaire sont telles que toutes les lignes rouges ont été franchies. Les exemples sont nombreux et singuliers. Des parties non déterminées soufflent le chaud et le froid à l'intérieur même de l'enceinte éducative. Des enseignants sont empêchés de donner des cours sous des prétextes inouïs. Des élèves prennent la tête de ces mouvements et dictent leurs objections. Pour les professeurs de philo, le reproche est connu :cette matière forme des athées et des incroyants. Les professeurs de sciences et de physique enseignent des notions qui vont à l'encontre des préceptes religieux. Quant aux professeurs d'éducation artistique, leur tort est d'apprendre aux élèves la représentation des images et des formes. Les enseignants d'éducation religieuse sont, eux aussi, attaqués surtout s'il s'agit de femmes. Dans ce cas, la critique concerne l'habillement. Ce dernier doit être « conforme » à un tel enseignement. Les personnes visées ne s'étonnent pas qu'un jour on en vienne à rejeter l'enseignement des langues étrangères qu'on accuserait d'être un moyen d'introduire des idées occidentales malsaines. Plus grave encore, les intervenants dans la scène éducative ont remarqué ce travail d'endoctrinement effectué par certains sur des élèves de 7e, 8e ou 9e années. Dans les établissements comprenant une salle de prières, des cercles de discussion sont organisés. Selon certains jeunes, les directives concernent la mixité. On inculque aux garçons qu'il est mal de s'asseoir à côté d'une fille ou de lui serrer la main. Ces leçons ont commencé à porter leurs fruits. De gré ou de force, personne ne peut l'affirmer. Dans les classes, les élèves se rangent en deux groupes :celui des filles et celui des garçons. De tels agissements peuvent être nuisibles au bon déroulement des cours et de la poursuite de la scolarité normale de nos jeunes. Ces conseils ou ces directives peuvent être dispensés ailleurs et pas dans les établissements publics où les programmes officiels sont connus par tout le monde. Il ne serait pas logique que des parties étrangères viennent imposer une autre approche ou politique. D'ailleurs, ceux qui veulent ces enseignements ont le loisir de le faire dans le cadre d'activités privées. Déjà, des associations sont nées et donnent des cours de ce type. On y trouve des cours d'exégèse et de morale comme ils en cherchent et selon les programmes saoudiens. C'est, justement, ce que ces gens colportent comme informations.