Le centre de visite technique de Médenine est presque vide tous les jours, alors que plusieurs véhicules circulent sans certificat de visite. Ce centre est équipé de huit appareils qui fonctionnent bien. Ils sont informatisés et régulièrement étalonnés. Leur diagnostic ne peut être que précis et crédible. Mais la fuite vers l'avant des anciens clients est palpable. En effet, avant le 14 Janvier 2011, il fallait se présenter très tôt pour trouver une place. Quotidiennement, une noria de voitures s'étendaient sur des centaines de mètres, en deux voies, et nombreux étaient ceux qui ne parvenaient pas à se présenter au contrôle technique . Avant l'installation d'un centre à Tataouine et un deuxième à Jerba, c'était encore plus encombré. Deux ans en arrière, les contrôles variaient entre 200 et 250 par jour , tous moyens de transport confondus. Aujourd'hui, le nombre oscille entre 50 et 85 ; sachant que le total des véhicules, dans le gouvernorat de Médenine, avoisine les 150 000. «Avant la révolution, le nombre de contrôles journaliers était, à peu près, le même, à Jerba et Médenine. Actuellement, le centre de Jerba travaille beaucoup plus, parce qu'à l'île, les véhicules sont dans leur majorité à vocation commerciale dont 20 000 engins de location; ils sont alors obligés d'avoir le certificat de visite. A Médenine, en revanche, à part les voitures administratives qui se comptent par dizaines, dans la mesure où les directions étatiques régionales siègent sur place, le laxisme des propriétaires de véhicules privés est manifeste. Peu nombreux sont, également, ceux qui viennent de Zarzis , Ben Guerdane , Beni Khédache , Sidi Makhlouf. Ils ont probablement remarqué qu'il y a moins de contrôles qu'avant sur les routes», nous dit M.Mohamed Ben Naceur, chef du centre, avant d'ajouter : «On peut dire qu'il s'agit d'une culture qui n'est pas ancrée dans l'esprit des gens. Il n'y a pas de raison de ne pas contrôler l'état de son véhicule; ça pourrait avoir un impact direct sur son utilisateur.» Belgacem T. que nous avons trouvé sur place, près de sa Renault, nous dit : «Le certificat de visite de ma voiture a expiré il y a quatre mois et puisque je dois me rendre, en famille, au Nord-Ouest, je suis venu pour le contrôle technique. Sinon, je ne l'aurais pas fait de mon propre gré. Et, je ne suis pas le seul. Il est vrai qu'avant, le spectre de la visite pour les vieilles voitures comme la mienne commençait à planer un mois avant l'expiration de l'ancienne validité. Ce n'est plus le cas depuis le 14 Janvier 2011 et rares sont les propriétaires de voitures vétustes qui sont passés par là .» Lazhar Y, enseignant à Médenine, n'est pas du même avis : «Personnellement, je suis ponctuel pour ce genre d'opération. Je n'ose pas conduire une auto dont les papiers ne sont pas en règle, et puis ça me donne une idée sur l'état général de mon outil de déplacement et cela me rassure .» Mareth : le troisième suspect arrêté Les échanges entre les personnes des deux pays voisins se multiplient généralement dans les villes limitrophes. C'est ainsi que dans la région du Sud-Est de notre pays, les douaniers, les gendarmes, les forces de l'ordre et les militaires ne chôment pas, en permanence. En effet, au début de la semaine, une campagne de contrôle routinier a permis d'arrêter une voiture libyenne conduite par un officier de l'armée de l'air, à l'entrée de la chaussée romaine qui mène vers Jerba. En la fouillant, les forces de l'ordre ont découvert 19 balles pour arme à feu de 9 mm. Deux jours après, des munitions moins importantes ont été trouvées dans une autre voiture libyenne, cette fois dans la ville de Zarzis. Ce genre d'opérations est fréquent et des découvertes pareilles dans les trois gouvernorats du Sud, Médenine, Tataouine et Gabès sont nombreuses. Dans le même contexte, vendredi matin, la Garde nationale de la ville de Mareth a reçu un coup de fil provenant d'une personne anonyme, un berger de métier. Il dénonçait la présence de trois individus, deux jeunes et une grande personne, parce qu'il connaît bien cette zone montagneuse. Le trio empruntait des pistes douteuses, reliant les deux villes Mareth et Matmata. Dans ce genre de situation, le téléphone mobile rend des services louables à son utilisateur. Qu'il soit en pleine mer ou au fond du Sahara, il est toujours branché avec le reste du monde, quand il a son portable. Sitôt la communication captée par les gendarmes et l'endroit identifié, ils se sont dépêchés d'urgence sur les lieux et ils ont arrêté deux des trois suspects ayant en leur possession 3 kalachnikovs avec des munitions. Le troisième s'est enfui mais sa cavale n'a pas duré longtemps. Il a été repéré et arrêté, hier matin.