Le public amateur des comédies théâtrales, et fidèle à la manifestation «Tunis fait sa comédie», s'est rendu nombreux mercredi dernier, au Théâtre municipal de Tunis, pour découvrir la pièce intitulée «Le clan des divorcées». Ce vaudeville, conçu et réalisé par l'auteur et acteur belge Alil Varder, raconte l'histoire de trois femmes divorcées qui partagent le même appartement. Drôles de dames Stéphanie (personnage incarné par Claire Gérard), une blonde, se sépare de son mari et décide de s'installer dans un appartement à Paris. Elle cherche dès lors deux autres colocataires. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance de Mary Bybowl, l'Anglaise, et la rurale Brigitte qui se joignent à elle pour vivre sous le même toit. Réunies, elles nous racontent, chacune à sa manière, mais toutes dans un style purement humoristique, leurs expériences douloureuses mais hilarantes de femmes divorcées et seules. Avec le comique des situations et le jeu de mots, les propos de ce drôle de trio qui nous rapportent leur vécu et leurs aventures avec leurs ex, leurs sentiments et leur vision de la séparation, prennent une tout autre tournure où, loin de nous pousser à la compassion, ils nous font plutôt rire, tant la dérision, ou plutôt l'auto-dérision, est assumée. La pièce, en quatre actes, se déroule dans le salon de l'appartement. Pendant une heure et demie, elle reflète le quotidien de ce clan de divorcées en quête d'un nouveau partenaire, à défaut de l'homme idéal. Alil Vardar, qui campe le rôle de Brigitte la brune rurale, nous a séduits par une gestuelle bien maîtrisée, son apparence vestimentaire, avec son chemisier fleuri aux mille et une couleurs, son sarcasme et son habileté. La comédienne Marie-Laëtitia Bettencourt, qui incarne le personnage de Mary, la rousse anglaise, nous a conquis par sa fraîcheur et sa manière si sympathique de porter un regard différent sur les femmes divorcées, à partir de sa propre expérience, mettant ainsi en relief les problèmes des femmes trentenaires sans un homme dans leur vie. Cette comédie rythmée, en tournée depuis huit ans déjà en France, est le miroir reflétant la réalité, malgré tout, amère des femmes solitaires, à la recherche de l'âme sœur. Le spectacle, divertissant et ne manquant pas d'une certaine finesse, s'acheva sur des applaudissements nourris. Ce n'était que justice.