Ce fut un régal Du pays de la souffrance, de la lutte et du combat éternel, elle vient nous offrir une des plus belles soirées sur la scène du grandiose amphithéâtre romain d'El Jem dans sa 27e édition. C'était la lumineuse prestation de l'orchestre symphonique irakien «Le chameau du désert», qui a été donnée jeudi dernier devant une assistance en nombre modeste, malheureusement, et qui est venu nous jouer les plus beaux morceaux symphoniques qui ont marqué l'histoire de la musique classique. A 22h00, les musiciens, au nombre de 40, accompagnés par leur chef d'orchestre Mohamed Amine Ezzat, munis de leurs instruments, sont montés sur scène, proposant à l'auditoire des morceaux alliant le rythme fort et aigu de la trompette, de la timbale aux sons graves des instruments à cordes, le violon et la contrebasse, créant de la sorte des mélodies harmonieuses qui ont fait plonger l'assistance dès le début de la soirée dans un monde aussi romantique que nostalgique. Pendant deux heures, la troupe a chaviré le cœur de l'auditoire avec une reprise de « Coriolan », un morceau du célèbre compositeur allemand Beethoven et qui, dans une rythmique tantôt rapide, tantôt lente, a été exécuté avec beaucoup de grâce et de justesse par l'ensemble de la troupe. Lui succéda une interprétation instrumentale d'un air célèbre du compositeur Rossini de l'époque classique : « le Barbier de Séville». Ayant joué avec brio et en toute harmonie, la troupe a enchanté l'ouïe des auditeurs par une acoustique homogène, tout en montrant sa parfaite maîtrise des instruments et du changement de rythme et de ton. Les coups d'archet semblent danser sur une rythmique régulière et harmonieuse, en parfaite symbiose avec le son grave de la trompette. La troupe, bien soudée et précise, enchaîna ensuite dans la seconde partie de la soirée avec le morceau «Le chameau du désert », composé par Mohamed Amine Ezzat, où le son de la flûte et du luth ont créé une belle mélodie enchantant l'ouïe, transposant le public dans la magie des Mille et Une Nuits, les invitant à un voyage de découverte de différents styles musicaux. Avec une grande sensibilité, la couleur chaleureuse des cordes du violon se mariait avec la délicatesse des notes du piano. Le pianiste Ahmed Mahmoud a réussi à développer des nuances et des couleurs de sons nostalgiques, fortement appréciées par les spectateurs, qui ont mis en valeur cette alternance des notes du piano aux sons des violons dans le morceau «les jours d'antan» .Le compositeur autrichien Schubert, qui a marqué l'époque romantique, était présent dans la seconde partie du concert avec son œuvre musicale « La symphonie manquante » interprétée par l'ensemble de la troupe en deux mouvements. Marquée par une rythmique à la fois constante et redondante, cette magnifique composition romantique a montré la qualité de la troupe et le travail d'ensemble remarquablement réussi. Le concert s'est achevé avec une belle reprise de «Rhapsodie» de Liszt, une composition également romantique et qui a été suivie d'un autre morceau, du jazz classique du musicien américain Gershwin intitulé «Solo piano» qui s'inscrit dans la modernité. «Solo piano » qui a été interprété avec beaucoup de justesse, mettant en relief la grande complicité de tous les musiciens. «Nous venons régulièrement au festival depuis 6 ans. Nous sommes des amateurs de musique classique et nous sommes venus ce soir pour découvrir cette troupe et la musique d'un pays qu'on n'a pas eu l'occasion de visiter un jour, n'étant pas un pays touristique. Nous allons revenir ce samedi pour le concert de l'Orchestre symphonique de Rome et pour le concert des Cent violons tziganes. Cependant, nous regrettons l'absence du public tunisien et des touristes pour ces concerts de qualité !», nous ont révélé Christine et Jean-Marie, un couple français. Il reste à rappeler que la troisième soirée du festival enregistrera la participation de l'Orchestre symphonique de Rome, qui présentera pour la première fois en Tunisie des œuvres musicales complètes de Beethoven et autres.