C'est le 13 août que les 600 employés du site Léoni Ezzahra feront leurs choix définitifs : accepter la mutation aux unités de Mateur ou de Messadine dans un poste similaire ou bien refuser la mutation et donc rentrer dans le cadre d'un plan de licenciement. En effet, la décision a été prise par la Business Unit Leoni en Italie de fermer le site Léoni Ezzahra, proposant la mutation des employés qui le souhaitent vers les usines de Mateur et de Messadine. Contacté par le journal La Presse, Tarek Chebir, chef du service communication chez Léoni, explique que la décision était inévitable compte tenu de la baisse sensible des carnets de commandes du client Fiat qui a pour conséquence des pertes d'économies d'échelle. D'autre part, il estime que si les partenaires sociaux avaient accepté le plan de licenciement de 200 employés proposé par Léoni au mois de mai, la situation aurait été autre que celle d'aujourd'hui. Pour sa part, l'Ugtt précise que l'employeur avait l'intention de fermer le site depuis 2010, et accuse la direction d'avoir marginalisé l'usine au profit des autres unités de production et ce, en la privant des moyens de production adéquats, estimant que le site n'avait pas, au départ, des difficultés économiques. Mobilisés contre la fermeture du site et la mise en exil forcé de 600 employés, l'Ugtt et certains députés de l'Assemblée nationale constituante avaient demandé à la direction de doter l'unité de production d'Ezzahra des moyens techniques nécessaires afin de sauver le site. Léoni a jugé impossible cette éventualité, vu que le site d'Ezzahra est homologué uniquement Fiat et que l'homologation pour une autre marque prendra des années et coûtera des milliards. La Business Unit Léoni avait estimé que la baisse du carnet de commande Fiat avait pour conséquence l'alourdissement insoutenable du prix de revient engendré par les charges fixes. Selon notre interlocuteur, un rapport d'expertise, qui n'a pas été partagé avec le syndicat, confirme l'impossibilité technique et financière de maintenir le site d'Ezzahra. Pour les employés ayant choisi la mutation, Léoni propose une prise en charge du loyer pendant une année, pour les autres, la négociation se fera avec tous les partenaires sociaux pour un divorce à l'amiable, à partir du 13 août, date à laquelle les 600 employés auront faits leurs choix. Aujourd'hui, si la fermeture semble inéluctable, l'Ugtt paraît déterminée à défendre les 600 employés en engageant un bras de fer avec la direction afin que les ouvriers puissent bénéficier de la totalité de leurs droits. Néanmoins, le chef du service communication de Léoni met en garde contre certaines pratiques syndicalistes (comme la diffamation) qui n'ont, selon lui, pour effet que de perturber le climat de dialogue social. Dans un autre registre, Tarek Chebir, s'étonne que dans un pays où le chômage frôle le million de chômeurs, Léoni n'arrive pas à réunir 1.700 ouvriers non qualifiés pour son nouveau projet.