Parmi les contrebandes qui ont donné du fil à retordre aux gardes-côtes, près de la frontière tuniso-libyenne, il y a celle du vol des camélidés dans le Sahara, à proximité de Remada et Dhehiba. Les plaintes et les réclamations des bergers et nomades se sont multipliées, il y a longtemps, mais les patrouilles de surveillance et de contrôle ne sont jamais parvenues à arrêter les auteurs de ces actes de vol. «La première opération remontait au mois de septembre 2011, et ce n'est qu'un an après que nous avons pu mettre la main sur cette bande de malfai- teurs», Nous dit une source sécuritaire, et qui ajoute «Nous avons collecté des informations faisant état de l'existence d'une voiture qui n'est pas de la région, ensablée au sahara de Remada, dans la nuit du 10 au 11 octobre. Nous nous sommes rendus sur place et, effectivement, nous avons trouvé une camionnette immobile, avec à son bord deux personnes, l'une originaire de Dhehiba et l'autre de Kairouan, et à l'arrière, un chameau. Emmenés au poste, les deux individus ont dévoilé la vérité en avouant qu'il s'agissait bel et bien de tout un réseau. Il commettait son forfait et rebroussait chemin, laissant les gardes-côtes, hors jeu, près de la frontière. Ce réseau est formé de trois groupes. Le premier est composé de personnes originaires de Dhehiba et Remada, spécialistes dans le vol. Le second est constitué d'individus dont le rôle est de transporter ces camélidés vers des gouvernorats du centre ; ils sont censés avoir des connaissances qui leur faciliteraient le passage en cours de route. Le troisième, enfin, est chargé d'écouler ces ani- maux dans les souks hebdomadaires de Kairouan et Sidi Bouzid.» Le réseau est ainsi démantelé et les poursuites judiciaires sont en cours pour en savoir plus sur tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire. Non loin de là, dans le gouvernorat de Médenine, les gardes-côtes de la ville de Ben Guerdane ont arrêté une voiture libyenne qui a franchi illégalement la frontière, au niveau de la localité de Touay. En la fouillant, ils y ont trouvé 200 g de «zatla». Les deux individus qui l'occupaient sont maintenant détenus et vont être traduits incessamment devant le juge d'instruction. Médenine : les enseignants solidaires Les incidents survenus, vendredi dernier, dans le gouvernorat de Médenine, alimentent encore les conversations entre les citoyens. En effet, en visite à Ben Guerdane, au cours de la semaine, le directeur régional des affaires sociales a été prié de rendre la voiture qu'il occupait et qui était offerte par l'Unhcr au bureau local de Ben Guerdane. Il a rendu les clés du véhicule sans hésitation. Le vendredi, c'est le siège de la direction régionale des affaires sociales qui a été envahie par des manifestants qui voulaient faire sortir tous ceux qui avaient servi l'ancien régime. Des affrontements, sans gravité, ont eu lieu sur place et le directeur régional est toujours hospitalisé, nous dit-on. Le même jour, la direction régionale de l'enseignement a été prise d'assaut, pour la même raison. Son directeur infirme, à son tour, tout lien avec le RCD. Les fonctionnaires n'ont pas bien accueilli cette invasion, et soutenus par leurs collègues enseignants et leur syndicat, ils réclament d'entrer en grève, le 22 octobre, si on ne leur garantit pas les conditions de sécurité nécessaires. L'un d'eux nous a confié :» Le directeur régional a un penchant pour Nida Tounès, voilà tout. Et, pourquoi ces manifestants n'ont pas éprouvé la moindre réserve contre le haut responsable qui a participé au débat télévisé retransmis de Médenine sur la deuxième chaîne et qui est connu pour ses relations avec l'ancien régime».