La subtilité est le maître mot de son art, que ce soit à travers une estompe gravée ou un métal bien dompté. Elle va vite à l'essentiel pour accoucher de sculptures minimalistes et épurées. Elle s'appelle Latifa Sayadi et elle présente l'exposition «Père, mère, terre» jusqu'au 7 janvier 2013 à Aire Libre, El Teatro. Née à Carthage de père tunisien et de mère allemande, Latifa Sayadi est installée à Berlin où elle expose depuis 2006. Ses œuvres sont également connues des cimaises londoniennes, parisiennes et new-yorkaises. Dans son pays natal, la Tunisie, elle a déjà exposé à El Abdellia, à Ken et à El Teatro. Elle revient cette fois à ce dernier espace avec une pléthore de sculptures où le fer forgé s'en trouve sublimement courbé et l'acier délicatement dompté. Retour aux sources, nous dit-elle, à la terre mère, à l'essentiel en retenant juste ce qu'il faut du métal, juste ce qu'il faut de la trace d'une encre sur du papier dans ses gravures «Dictature globale» et «Dictature importée» et encore juste ce qu'il faut des différentes bouches d'égouts métalliques rencontrées dans nos rues que son œil a saisies et que son appareil photo a captées. Il se dégage un fort sentiment de béatitude de l'œuvre de cette Tuniso-Allemande qui contraste avec sa force qui a fait qu'acier et fer se plient à sa volonté. Une force que l'on peut mesurer à travers les folles torsions de ses deux sculptures «Geknickt» (grand et petit). Latifa Sayadi nous convie dans «Père, mère, terre» à son exploration du métal partageant avec nous les fruits de ses expérimentations et mettant au jour les dernières traces de ses rencontres avec la matière. A voir absolument!