Tout le monde a applaudi le retour — partiel — du public. Mais nos clubs ne sont pas sortis de l'auberge. Loin de là... De vous à nous, notre football ne se portait guère mieux avant la révolution. Tout au plus si le système plaçait ses hommes comme pour mieux camoufler l'étendue du désastre. Un désastre qui se traduit par une désertification des secteurs des jeunes, une politique sportive inexistante, une autre financière chaotique et surtout non contrôlée; le tout sur fond de black-out médiatique presque total, de manipulation générale des médias et donc de l'opinion publique sportive et, enfin, d'un professionnalisme sauvage, véritable gouffre où tout le monde s'enfonce allégrement depuis des années. Tout le monde s'y enfonce, tout le monde tire la sonnette d'alarme, tout le monde se plaint et tout le monde s'y plaît et s'y complaît. Mais avec le cumul, la situation devient intenable, d'autant que les langues commencent à se délier et qu'on balance ici et là les chiffres. Pas tous, pas les vrais, mais c'est important qu'on en parle. C'est toujours ça de pris, même si l'on attend toujours un état des lieux réel de la situation financière de nos clubs afin de mesurer la réelle portée des dégâts et, éventuellement, y trouver des remèdes et tant que cela n'interviendra pas, nous resterons dans la cachotterie, l'à-peu-près et les petits trafics de tous genres. Mais revenons plutôt à la situation actuelle. Cumuls, disions-nous, bricolage et secret ont souvent été maîtres de la situation. Aujourd'hui, le bricolage a affiché toutes ses limites puisque les sources de financement de nos clubs semblent taries avec la crise qui secoue le pays. Le Promosport ? Il serait bien qu'on en parle (Société promosport et ministère) pour rompre avec un silence, surtout avec la découverte de toutes les malversations qu'on sait (20 pour cent à sa majesté Zaba) et le reste dilapidé à gauche et à droite). Quels montants ? Quelle distribution ? Quelle quote-part pour les clubs ? Est-il destiné pour la promotion du sport en général ou alors les clubs ? Pourquoi les clubs réclament-ils aujourd'hui leur dû à voix haute ? Autant de questions qui demeurent posées faute d'information. Puis, quels outils de contrôle ? L'Etat (donc le contribuable), qui a distribué et qui continue à distribuer de l'argent à nos clubs, se décidera-t-il une fois pour toutes à imposer un contrôle strict — au moins — sur ce qu'il donne aux clubs ? Et pour ce faire, ne doit-il pas exiger un état réel des finances des clubs ? Ceci devrait être valable pour tous les clubs sans exception aucune et ne devrait même pas venir du ministère, mais tout d'abord de la Ligue et de la fédération qui gèrent et chapeautent notre football. Sur un autre plan, nous nous étonnons encore et toujours que, dix-sept ans après un professionnalisme imposé à nos clubs, nos dirigeants continuent à faire dans l'amateurisme le plus total en continuant à user des mêmes stratagèmes archaïques pour aller chercher de l'argent. Petite débrouille, et copinage quand ce n'est pas carrément de l'aumône. Nous ne prétendons pas être des génies de sponsoring et de la communication, mais, à notre humble avis, un véritable dossier bien ficelé exposant la politique d'un club, ses objectifs à court, à moyen et à long terme peut et doit séduire un annonceur. Et nous sommes persuadés que même les grands clubs n'ont pas de stratégie en ce domaine et se contentent de leur image d'équipes remportant des titres. Ce raisonnement est du reste valable pour tous nos clubs et toutes nos... fédérations, incapables d'aller chercher l'argent là où il est faute d'imagination, et de politique claire et durable. Il n'y d'ailleurs qu'à voir la situation financière calamiteuse des finances de nos fédérations, incapables d'entretenir leur sport et d'engendrer des champions. A se demander ce que leurs présidents font à la tête de ces fédérations et pourquoi les clubs continuent-ils à les élire. Toujours est-il que la situation s'aggrave et qu'à la veille de la CAN et du parcours retour, il serait opportun de révéler la vérité sur l'état financier de nos clubs. Toute la vérité, rien que la vérité...