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Un enseignement spécialisé pour les enfants en grande difficulté scolaire UNESI — Ouverture d'un centre d'accompagnement psychologique et d'éducation spécialisée pour enfants et adolescents
L'Union nationale de l'éducation spécialisée et de l'Intégration (Unesi) vient d'ouvrir au Bardo un centre d'accompagnement psychologique et d'éducation spécialisée pour enfants et adolescents. Une équipe de psychologues de l'éducation, d'orthophonistes et d'ergothérapeutes accueillent des enfants en grande difficulté scolaire, effectuent un diagnostic pour déterminer la nature du trouble ou de l'handicap puis établissent un programme de prise en charge individuelle en fonction des potentialités de chacun. Cette prise en charge est polyvalente: les enfants en décrochage scolaire font l'objet d'un suivi psychologique au niveau du centre, afin de déterminer les causes des troubles de comportement observés ainsi que des difficultés d'apprentissage de ces enfants qui n'ont pas pu s'adapter au système et assimiler les acquis et les apprentissages de base classiques enseignés dès la première année de base. «Le centre accueille des dyslexiques, des enfants qui sont hyperactifs, des enfants qui présentent une déficience légère... Nous procédons à un accompagnement psychologique de l'enfant en grande difficulté scolaire, explique Mme Michelle Belajouza, présidente de l'association. Le diagnostic va permettre de déterminer la nature de la prise en charge psychologique. Selon la nature du trouble ou du handicap, nous allons soit travailler sur l'estime de soi, soit sur la concentration, soit sur l'attention, la mémoire....et proposer un système d'apprentissage adapté». En parallèle de la prise en charge psychologique, l'équipe propose un programme éducatif sur mesure, au cas par cas, basé sur le renforcement des apprentissages de base classique et sur le développement des savoirs et des savoir-faire en relation avec un métier. Scolarisé à plein temps dans le centre, l'enfant devra acquérir des notions ainsi que des outils qui vont le préparer à la formation professionnelle et à l'apprentissage d'un métier. «La prise en charge éducative s'inscrit dans une perspective de préparation à l'enseignement professionnel, a relevé la présidente de l'association. Elle s'adresse à des enfants qui présentent un déficit et qui ont totalement décroché du système classique. Nous constituons des petits groupes d'élèves avec lesquels nous effectuons un travail sur l'autonomie sociale et à qui nous apprenons les notions de base, en l'occurrence la lecture, l'écriture, le calcul....afin de les préparer à un métier». Après la prise en charge éducative qui durera le temps qu'il faudra en fonction des potentialisés et des capacités d'assimilation de chaque enfant, les jeunes apprenants du centre seront, par la suite, orientés vers l'école des métiers de L'Ariana, créée en 2006 par l'association qui vient d'en augmenter la capacité, la faisant passer de 70 à 200 places. Les élèves y suivent une formation en pâtisserie, en bijouterie ou en horticulture pour obtenir un brevet de formation professionnelle. Cet intérêt de l'Unesi pour les enfants à besoins spécifiques ne date pas d'aujourd'hui. Après avoir obtenu l'agrément du ministère de l'Intérieur à la fin des années quatre-vingt-dix, l'association avait développé, au sein d'établissements primaires, des classes d'enseignement spécialisé pour les enfants et les adolescents à besoins spécifiques, en leur assurant une prise en charge multidisciplinaire. Objectif : les aider à réintégrer le système d'enseignement classique ou une structure de formation professionnelle, après avoir suivi un enseignement adapté à leurs aptitudes. Intégrés dans ces classes spécialisées, les élèves en grande difficulté scolaire suivent un apprentissage destiné à stimuler leurs aptitudes et à combler leurs lacunes. Les contenus sont conformes aux programmes officiels mais les approches pédagogiques et le rythme d'apprentissage sont adaptés aux besoins ainsi qu'aux niveaux d'assimilation des élèves. La réintégration dans les classes « normales » se fait ensuite en fonction de l'autonomie, du niveau d'apprentissage et des acquis de chacun. Des classes d'enseignement spécialisé ont été ouverts dans les écoles Karabaka de Tunis et El Houria de L'Ariana et des classes de formation professionnelle ont été créées dans le collège technique de L'Ariana. Depuis 2001, 39 élèves avaient pu être réintégrés dans le système classique. Mais en 2012, le ministère de l'Education avait décidé subitement d'interrompre cette expérience, arguant que les élèves présentant un handicap devaient être intégrés dans des classes ordinaires et suivre le même enseignement que les autres élèves. Obligée de s'incliner face à cette décision injustifiée, pénalisant un grand nombre d'enfants présentant des difficultés scolaires, l'association n'a pas abandonné son combat et a ouvert ce centre pour permettre à ces enfants de bénéficier de leur droit élémentaire à l'apprentissage et leur éviter, ainsi, l'exclusion sociale et scolaire.