• Le ministère a appris sur Facebook qu'une école a refusé d'accueillir un enfant handicapé. Il a aussitôt réagi - Un Colloque international de trois jours sur l'éducation et l'intégration scolaires des enfants à besoins spécifiques s'est ouvert, hier, à l'Institut supérieur des cadres de l'enfance de Carthage-Dermech, avec au programme la présentation d'un ensemble de communications par une élite de conférenciers de Tunisie et de plusieurs autres pays, sur les divers aspects de la question, en allant des troubles de l'apprentissage et de la prise en charge scolaire des enfants handicapés aux représentations sociales de l'enfant handicapé, la musicologie au service du handicap, ou encore la créativité et l'intelligence chez l'enfant handicapé mental. Ayant entamé, depuis près de huit ans, une expérience réussie concernant l'intégration scolaire des enfants handicapés et à besoins spécifiques, la Tunisie vient d'engager un nouveau programme tendant à renforcer les acquis réalisés dans ce domaine, en consolidant et en élargissant le réseau national des écoles spécialisées intégrées, c'est-à-dire les établissements scolaires ordinaires préparés, sur le plan matériel et professionnel, à accueillir et à prendre en charge des enfants handicapés à besoins spécifiques, dans des classes ordinaires. Selon le chef de cabinet du ministre de l'Education, M. Hédi Aïssa, il existe actuellement, en Tunisie, 336 écoles spécialisées intégrées dans l'enseignement primaire et 98 collèges, ou écoles préparatoires intégrées. L'expérience a été récemment étendue aux classes préscolaires. Droit absolu à l'enseignement Ouvrant les travaux, Mme Bébia Bouhnak Chihi, ministre des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées, a mis l'accent sur l'attachement de l'Etat et du gouvernement en Tunisie, à assurer l'égalité des chances à l'accès à l'éducation et à l'enseignement pour tous les enfants et jeunes tunisiens sans exception, ni exclusion d'aucune sorte. Elle a insisté sur le droit absolu des enfants à besoins spécifiques et des handicapés à acquérir une éducation et une formation normales propres à favoriser leur intégration sociale et économique qui est l'objectif ambitionné. L'Organisation des Nations Unies pour l'Education, les Sciences et la Culture (l'UNESCO) a adopté, depuis 1994, une directive recommandant aux divers pays d'œuvrer à l'intégration scolaire des enfants à besoins spécifiques. Cependant, d'après les intervenants, cette tâche est très ardue et nécessite une adaptation des politiques et stratégies éducatives de manière à habiliter les systèmes éducatifs et de formation à remplir de pareilles fonctions dans les meilleures conditions, s'agissant de la formation des éducateurs, de l'aménagement des établissements et de leurs équipements, entre autres. Outre les missions dévolues aux écoles publique et privée, dans ce domaine, un rôle de premier plan revient, aussi, aux familles et au tissu associatif. Dans ce contexte, la Tunisie se prévaut de disposer d'associations en charge des diverses catégories de handicapés. L'accent a été mis, également, sur l'importance primordiale de la sensibilisation et du changement des mentalités afin que tout le monde accepte, solidairement, de partager cette tâche ardue. Un enfant atteint d'une simple dyslexie (difficulté d'apprentissage de la lecture sans déficit sensoriel, ni intellectuel) crée, en classe, des difficultés certaines à l'éducateur non formé et non sensibilisé, que dire alors d'un enfant épileptique ou d'un enfant autiste. Une bonne intégration scolaire devant aboutir à une insertion sociale et une autonomisation réussie, requiert, en outre, des approches multidisciplinaires et multidimensionnelles, mettant à contribution tous les moyens comme la musique, la zoothérapie, l'animation socio-éducative, les TIC. Des législations adaptées et évoluées sont, également, nécessaires pour garantir le succès à ces politiques et stratégies éducatives en faveur des enfants à besoins spécifiques. Salah BEN HAMADI ------------------------------ Mentalités Dans son intervention, M. Hédi Aïssa, chef de cabinet du ministre de l'Education a évoqué le cas d'une école privée dont la direction a refusé d'accueillir et d'inscrire parmi ses élèves, un enfant handicapé à besoins spécifiques, ce qui a poussé sa mère à livrer des impressions à ce propos dans le réseau social ‘'Facebook'' sur l'Internet ; et ainsi, le ministère de l'Education a pu avoir connaissance de l'affaire. Les services compétents du ministère sont alors intervenus et ont obligé la direction de l'école à respecter les règlements et à accueillir l'enfant handicapé au sein de l'école.