A force de briller, les révélations cabistes sont sollicitées de toutes parts, ce qui ne fait pas l'affaire du club nordiste C'est énorme ce que l'équipe cabiste a réalisé au cours de l'exercice 2009-2010! Le CAB sortait de 4 saisons d'agonie assez pesant pour les supporters. On avait pensé alors qu'on allait par la suite entrer dans une longue période de convalescence, tellement la situation était chaotique : départ de plus de 7 joueurs titulaires, rapport financier non validé… bref, la mission s'annonçait des plus délicates pour redresser la barre. Et, à la surprise générale, le club nordiste effectue une rentrée remarquable en multipliant les victoires, victoires obtenues pour la plupart en déplacement. Ce qui lui a valu d'accéder, en début de compétition, à la 1ère place sans trop de tapage. C'était trop beau! Mais la surprise n'était pas ce classement inattendu. Ce fut plutôt la découverte progressive, match après match, de jeunes talents, purs produits de l'école bizertine. On pense notamment à Mbarki, Baratli, Ben Sallem, Antar, Jabbari, Ben Mustapha et autre Hmizi. Encadrés par Dridi, Marzouki et Hichri, tous ces jeunes avaient fait du malheur partout où ils étaient passés. Le public bizertin n'en revenait pas. Il faut reconnaître qu'il revenait de loin. L'harmonie joueurs-supporters était totale. Il est difficile de faire mieux. Sur les cinq matches disputés, les camarades de Ben Mustapha comptaient 4 victoires (ESHS, CA, ST, JSK) et un nul (USM). L'attaque avait marqué 9 fois et la défense avait concédé 3 buts. Cette embelli n'avait malheureusement pas duré longtemps. Les jeunes cabistes avaient levé le pied. On ne reconnaissait plus chez eux ce football léché, alerte et bien construit. Les jambes étaient devenues lourdes et ne répondaient plus aux aspirations. Le tournant a coïncidé avec la rencontre jouée face à l'ASK au 15-Octobre même. Depuis, le CAB est entrée dans une phase de stagnation et donc de régression. Les succès avaient laissé alors la place aux nuls (ASK, EGSG et CSS), tous disputés à domicile. On avait, pendant ce temps, évoqué le manque d'expérience des jeunes, la pression qui pesait sur eux, une condition physique pas tout à fait au point ou encore les trêves nombreuses. L'équipe cabiste a connu des hauts et des bas. Seulement, avec une moisson de 19 points, à l'issue de la phase aller, le bilan était tout simplement correct. Et pourtant, le CAB était en mesure de faire encore mieux. Des blessures, des suspensions, voire des erreurs de coaching tout particulièrement contre le CSHL à Radès, l'ESS à Sousse ou l'OB à Béja, outre les nuls à Bizerte contre l'ASK, EGSG et CSS qui sont restés au travers de la gorge. Mais il ne faut pas être trop gourmand, on nous dira! Des renforts payants! Au retour, le CAB s'est renforcé comme la plupart des clubs lors du marcato d'hiver. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Dabo à l'entrejeu et Chéhoudi en attaque ont apporté un plus au groupe. Les Cabistes gagnent à Monastir contre l'USM et enchaînent une 2e victoire à Bizerte face à l'ESHS. L'animation offensive est devenue l'attrait principal. La nouvelle coqueluche du public bizertin, Chéhoudi, associée à Ben Sallem a permis à la ligne avant d'être davantage percutante. Toutefois, la défaite amère à El Menzah contre le CA, alors en proie au doute, est venue tout remettre en question et l'ambiance s'est encore tendue après la 2e défaite d'affilée contre le ST au stade 15-Octobre. Et le CAB entra dans une phase de turbulence. Fort heureusement pour les Nordistes, la venue de la JSK, la semaine suivante à Bizerte, est venue remettre les pendules à l'heure, le CAB ayant arraché une victoire in extremis. Ce ne fut qu'un feu de faille, puisque les coéquipiers de Ben Sallem s'étaient remis à perdre contre l'ASK, EGSG, le CSS et le CSHL et surtout à encaisser beaucoup de buts. On ne reconnaissait plus Walid Hichri de la première partie du championnat. Des erreurs de placement spécialement face au CA, match perdu 2 à 0 à Tunis, et une nonchalance caractérisée de la part de l'axial lors de la phase retour ont fait de la défense du CAB l'une des plus perméables de la Ligue 1 avec 33 buts encaissés. Seuls l'ASK, l'ESHS et EGSG ont fait mieux ! Les forfaits pour blessure et les absences à répétition pour suspension de Sylla n'ont fait qu'aggraver encore plus la situation derrière. En revanche, le compartiment offensif s'est plutôt illustré. Le duo Chéhoudi-Ben Sallem a fait parler la «poudre», propulsant ainsi l'attaque à la 3e place avec 36 réalisations après l'EST et l'ESS. Une performance en soi ! Mais cela n'a pas été suffisant pour permettre au CAB de gagner à Sfax contre le CSS en quart de finale de la Coupe de Tunisie. Ce fut une grande déception pour les fans cabistes, voire une frustration, puisque les Nordistes étaient en mesure de se qualifier au tour suivant, seulement ils ont joué très crispés, très prudents et par conséquent peu inspirés. Pour autant, la victoire était à leur portée. Dur, dur, l'apprentissage ! Depuis cette élimination en coupe, les coéquipiers de Ben Mustapha, dégagés de toute pression, ont terminé le championnat en roue libre, épinglant à leur tableau de chasse successivement l'EST, l'OB et l'ESZ. On a vu des Cabistes se faire plaisir sur un terrain de football. Ces trois succès leur ont permis d'accéder au 4e rang, doublant d'abord le CSS puis le ST lors de la journée de clôture. Là aussi, il s'agit d'une performance qui est venue mettre un terme à quatre saisons de mascarade. Le CAB, à l'issue de l'exercice 2009-2010, a retrouvé son identité : des talents, du beau jeu et des résultats. Les révélations abondent et la cerise sur le gâteau s'appelle Houssem Hadj Mabrouk. La totale! Quelles perspectives ? Mais ces bons résultats sont appelés à être confirmés et consolidés. C'est le souhait de tout le monde à Bizerte. Seulement, l'intersaison est mal engagée, puisque les Cabistes sont harcelés de toutes parts et les départs commencent à être comptés. Après Hichri et Dridi, Chéhoudi est parti en direction de l'ESS. L'affaire n'est pas pour autant réglée. La dernière rumeur concerne le passage de Hadj Mabrouk au CSS, pourtant lui aussi lié au CAB par un contrat. Nous parions que le CAB n'est pas au bout de ses surprises et… de ses peines. C'est la dure réalité du professionnalisme ! Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, le club nordiste se retrouve sans entraîneur. Les joueurs ont besoin de se replonger dans l'ambiance de la préparation d'intersaison rapidement, la compétition étant fixée au 24 juillet. Même si le CAB est dans une situation délicate, voire dans une mauvaise passe, il y a lieu d'agir en toute lucidité et surtout pas dans la précipitation. Ça pourrait être Buscher Le Français tient la corde pour être le nouvel entraîneur des Cabistes A l'heure où nous mettons sous presse, les responsables cabistes sont entrés en contact avec un technicien français, en l'occurrence Gérard Buscher qui a veillé la saison passée aux destinées d'un club local. Les négociations, nous dit-on, sont à un stade avancé. Toutefois, d'autres pistes sont toujours en lice notamment celle d'un entraîneur algérien. Le penchant va pour le moment en faveur du Français selon une source proche du club nordiste.