Réapparition soudaine et imposante des forces de sécurité intérieure dans les principaux axes routiers du pays. Des coups de filet en vue ? Dans un précédent article (lire La Presse du mercredi dernier), nous avions souligné que la lutte contre l'insécurité a gagné récemment en intensité et en robustesse, à la faveur d'une nouvelle stratégie préventive des plus prometteuses dont on a alors rapporté les grandes lignes. Depuis, bonjour les coups de filet dont les plus retentissants se sont soldés par l'arrestation de deux dangereux jihadistes recherchés et le démantèlement d'un autre réseau de contrebandiers spécialisés dans divers trafics dont le blanchiment d'argent, le faux et usage de faux et l'écoulement de bijoux et d'objets d'art volés, ce qui a entraîné l'identification puis l'interpellation d'une vingtaine de présumés suspects, en attendant que leurs complices mordent, à leur tour, à l'hameçon ! Dans la foulée, et aux dernières nouvelles distillées par des sources sécuritaires, la chasse aux terroristes en cavale se trouve aujourd'hui tout près du but, grâce au quadrillage systématique et musclé opéré par des unités de la police, de la garde nationale et de l'armée dans les régions de Kasserine, Jendouba, Gafsa et Siliana, et plus particulièrement dans les zones montagneuses et forestières de Bouchebka, Om Ali, Sidi Aïch, Rouhia, Dirnaya, Babbouch, Ben Aoun et autres refuges de prédilection pour les jihadistes aux sources de ravitaillement désormais de plus en plus coupées. Contrôles d'identité tous azimuts Outre les régions montagneuses, les villes ne sont pas non plus épargnées par cette subite «embellie sécuritaire». En effet, d'aucuns ont sans doute constaté ces jours-ci un come-back tonitruant des barrages policiers aussi bien dans les artères des cités que sur les principaux axes routiers y menant. Ces barrages policiers qui se caractérisent par un important renfort et sans doute inhabituel en agents et en logistique ont été rendus inévitables, affirment nos sources, par la collecte de nouveaux renseignements précieux sur le mouvement de certains jihadistes qui, recherchés et à la solde d'Al Qaïda, auraient quitté leurs caches, sous le poids de l'étranglant étau qui ne cesse de se resserrer autour d'eux, particulièrement dans le Grand Tunis. District considéré, en termes de lutte contre la nébuleuse intégriste, comme «un point noir», du fait de la densité de sa population, outre les nombreux quartiers et cités populaires qu'il compte et qui constituent un terrain fertile pour les manœuvres propagandistes des acolytes d'Al Qaïda. C'est d'ailleurs là, quelque part dans ce district, que se cache encore le «number one» des salafistes jihadistes Abou Iyadh. C'est également là où nos forces de sécurité intérieure ont réussi, jusqu'ici, leurs meilleurs coups de filet, avec notamment la saisie, récemment à la Cité Intilaka, d'importantes quantités d'armes et de munitions. Reste à dire que la réapparition de ces imposants barrages policiers, si elle ne fait évidemment l'affaire ni des jihadistes ni de ceux qui s'aventurent à transgresser la loi d'une manière ou d'une autre, n'en a pas moins suscité un ouf de soulagement auprès d'une population ô combien désireuse d'en finir un jour avec le relâchement sécuritaire consécutif à la révolution.