«La Tunisie, berceau des révoltes dans le monde arabe, accueille à partir d'aujourd'hui (26 mars) et jusqu'à samedi le Forum social mondial (FSM), la plus importante rencontre internationale des organisations et des mouvements sociaux. Et ce n'est pas un hasard. Les promoteurs du FSM ont choisi ce pays en référence au «Printemps arabe». Ce dernier a non seulement donné naissance à de nouveaux mouvements de contestation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, mais il a aussi «contaminé » le sud de l'Europe, en particulier avec les Indignés dans l'Etat espagnol, et jusqu'au mouvement Occupy aux Etats-Unis», dixit Esther Vivas, une militante espagnole et auteure de plusieurs livres et de publications sur les mouvements sociaux, la consommation responsable et le développement durable, dans un billet intitulé «Du Forum social mondial aux révoltes arabes», publié sur son blog «esthervivas.com». Bref, nombreux sont les témoignages et les publications postés sur le web concernant la 12e édition du Forum social mondial (FSM) qui a dressé son chapiteau à Tunis du 26 au 30 mars. Nous commençons notre balade sur le web à partir du célèbre réseau social de Jack Dorsey «Twitter». Sur cet outil de microblogage, les organisateurs du FSM ont réservé aux Tweetos (utilisateurs de Twitter) un compte qui porte le nom «forum social mondial» (@fsm_wsf) qui compte 397 abonnés, 151 abonnements et 236 Tweets (selon les statistiques publiées le 27 mars 2013 à 16h03). Par exemple, l'organisation «Waron Want» (lutte conte la misère) nous informe à travers un de ses tweets que plus de 50 mille délégués de plus de 124 pays représentés ont participé à la cérémonie d'ouverture du Forum. «Entre printemps arabe et érable» Le réseau national des associations jeunes et étudiantes de solidarité internationale et d'éducation au développement «E&D» (@EtudiantsetD) a publié plusieurs tweets dont voici quelques échantillons: «A Tunis, on apprend à devenir des cracks, Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires. On vous apprendra, promis!», «Entre printemps arabe et érable, pour un engagement global, inclusif et créatif ... et avec de beaux accents», «Coca et popcorn au concert d'ouverture du FSM2013 : grosse ambiance! La lutte anticapitaliste bat son plein ». Idem pour @Psycke alias Emna El Hammi (journaliste chez nawaat.org), qui a publié sur son compte «À part ma mère, qui n'assiste pas au FSM2013?» ou bien un certain Maher Tekaya qui a mis en relief l'opportunité qu'offre le Forum pour effectuer du Networking (le réseautage) : «Aujourd'hui j'ai rencontré des gens qui croyaient qu'aucune cause n'était perdue et ça fait chaud au cœur». Quant à notre confrère Mourad Teyeb, il a posté en anglais le commentaire suivant : «What a wonderful mosaic in the streets of Tunis » (quelle merveilleuse mosaïque dans les rues de Tunis). Une overdose de photos Mais qui dit Twitter, dit systématiquement une galerie de photos, or ils sont nombreux les clichés capturés entre le 26 et 27 mars et relayés sur le timeline du Forum social mondial (@fsm_wsf) par les Tweetos participants au Forum. Par exemple les organisateurs du FSM ont retweeté une photo postée par l'activiste Justin Wedes montrant un rouleau contenant les 16.175 noms de personnes qui sont mortes en transit entre l'Afrique et Europe. De son côté, le mouvement Codpink (une initiative de femmes pour les libertés de base et la justice sociale) a publié sur son compté twitter une photo de ses membres brandissant une banderole en soutien à Gaza où on pouvait lire « Free Gaza». Parmi les comptes tunisiens les plus mobilisés autour de cet évènement planétaire, on cite celui de Mouna Ben Halima (@mounabenhalima). Sur le mur de son compte twitter, on pouvait apercevoir une photo montrant des passants en train de signer et d'écrire des commentaires anti-israéliens sur un drapeau de l'entité sioniste (posé par terre) ou bien un concert improvisé du côté du Campus universitaire El Manar I. Toujours sur la page d'accueil du compte twitter «@fsm_wsf», on pouvait lire aussi le tweet posté par le mouvement «Attac France» (@attac_fr) : «Plus de 170 militants de @attac_fr actuellement aux sessions d'ouverture du FSM2013 sur dette, austérité, climat, gaz de schiste ! » ainsi qu'une photo montrant le cortège d'Attac France lors de la manifestation d'ouverture. Le réseau des réseaux encore en rodage Sur Facebook, les organisateurs ont créé une page fan « facebook.com/fsmtunis2013 » qui compte 8236 «j'aime» (selon les statistiques recueillis le 27/03/2013 à 16h53). Les internautes peuvent suivre le programme du Forum comme c'est le cas sur le site web officiel dédié à cette manifestation : «fsm213.org/fr/programme». Parallèlement, la page «Akbar Al Wazir» (les news du ministre) a partagé une vidéo postée par «Tunivisions.net», intitulée «Forum social mondial : les ligues de protection de la révolution protestent contre les pro-Bachar» et montrant le fameux Reccoba et Cie apportant leur soutien à la révolution syrienne en dénigrant le régime baâthiste de la dynastie Al Assad. Bref, tout porte à croire que du côté du réseau des réseaux (Facebook), le partage des infos concernant le Forum est encore en rodage contrairement à l'effervescence enregistrée sur Twitter. Enfin, du côté des journaux électroniques, nombreux étaient les articles soulignant l'évènement. Par exemple, sur «Rue89.com», on pouvait lire «Forum social mondial : l'altermondialisme cherche un second souffle à Tunis» dont voici un extrait résumant l'ambiance de la cérémonie d'ouverture : «Ceux qui ont connu les éditions historiques du FSM de Porto Alegre au Brésil l'auront certes trouvé un peu timide, mais le long cortège coloré où se succédaient syndicalistes européens, organisations écologistes du monde entier, associations africaines, collectifs indigènes d'Amérique latine aux côtés d'une présence massive de drapeaux de pays arabes apportait un peu de fraîcheur dans le climat plombé de Tunis ces derniers mois. Le concert de Gilberto Gil pour clôturer la marche était un véritable cadeau. Quelques dizaines de jeunes du fameux Comité de protection de la révolution du Kram (une banlieue populaire de Tunis), réputé pour son radicalisme – la bête noire de la gauche tunisienne –, se sont joints à la marche, sans déclencher d'incident sérieux. Quelques associations islamistes ont défilé en portant les photos de militants morts sous la torture pendant les années de dictature. Mais rien n'a gâché la fête». De bon augure pour notre pays dont les objectifs de sa révolution étaient et le sont pour toujours «Travail, liberté, dignité nationale !». Dans l'attente d'un avenir meilleur, les anticapitalistes et les altermondialistes de la planète bleue suivront avec beaucoup d'intérêt les travaux de cette XIIe édition du FSM, tant que le web fera comme à l'accoutumée de cette rencontre internationaliste son point essentiel.