La spirale des contre-performances et des concours de circonstances défavorables ne sont que la partie immergée de l'iceberg. La situation du Stade Tunisien est révélatrice de profondes dissensions internes qui ont affecté un club qui fut exemplaire dans son modèle de formation construit pierre après pierre. La spirale des contre-performances, des concours de circonstances défavorables sur le terrain (blessures, erreurs d'arbitrage, malchance), l'erreur essentielle d'un bureau directeur qui a adopté une politique «petit bras», recrutant à tour de bras des joueurs inconstants et irréguliers sur le terrain : tout cela a précipité la chute de l'ambition stadiste. Certes, le club bardolais a appliqué la politique de ses moyens (avènement de joueurs en fin de contrat ou dans le cadre de prêts), mais le président Kamel Snoussi Ben Ali pouvait-il faire autrement que de colmater les brèches via un pragmatisme qui a balayé toute vision et perspective sur le long terme ? Ajoutez à cela une sorte de rancœur tenace de certains proches du club qui n'en finissent pas de savonner la planche, laissant la désagréable impression qu'ils se réjouissent de la descente aux enfers du Stade et nous voilà en plein spleen stadiste. Tout ça pour ça ! Les joueurs, quant à eux, ne sont pas en reste. Certains vivent dans le virtuel en s'arrogeant des passe-droits (absences injustifiées). D'autres font la semaine des cinq jours dans un contexte surréaliste en attendant d'être grassement payés sans pour autant justifier sur le terrain leurs gros chèques de fin de mois. Nous pensons à Sellami et Blaise, mais aussi à Rouid, Orok et Martial, ce dernier étant au centre d'une affaire de «gros sous» entre le Stade et l'ASEC avec l'arbitrage de la Fifa. En plaçant l'interrogation sur les finances du ST au cœur du débat, les supporters ne sont pas loin de penser que le «krach financier» n'est pas loin. Pour remédier à cette situation, il faut redresser et assainir pour ensuite se projeter dans l'avenir. Les dossiers qui traînent (et qui fâchent) doivent être bouclés et l'assemblée élective (devant bientôt introniser Anouar Hadded) doit être convoquée dans les plus brefs délais. Enfin, plus d'un puriste se demande quand la quote-part stadiste du transfert de Youssef Mskani sera versée dans les caisses du club ? Ben Hammouda-Ben Salem : duo d'attaque Dimanche, face au CSS, les coéquipiers de Rouid tenteront d'achever victorieusement la phase 1 du championnat. La préparation a même débuté assez tôt avec un stage de quelques jours à Gammarth, loin de l'ambiance électrique du complexe sportif du Bardo. Pour toucher au but, le très conservateur Ghazi Ghraïri devrait cette fois changer son fusil d'épaule. Châalali serait ainsi titularisé au milieu, alors que sur le front de l'attaque, Ben Hammouda et Ben Salem débuteront la rencontre. Dans le même ordre d'idées, Martial, le joueur qui défraie actuellement la chronique, sera quant à lui lancé d'entrée. Enfin, plus d'un puriste se demande où sont passés les jeunes Landolsi et Ben Ammar, perdus de vue depuis quelque temps. Lorsque la défaite entraîne la défaite, que tout se ligue contre vous, la raison a tendance à s'égarer. On ne peut rien contre la marée montante. L'heure viendra où la marée se retirera et où des hommes se lèveront et diront non à la fatalité. Les grandes équipes, les grands clubs ne meurent jamais. Il y a toujours des hommes pour prendre le relais, enfiler le maillot, le mouiller, et le porter haut par respect envers un monument, le Stade Tunisien. Présidence du ST : Trêve de promesses et de démagogie ! Club à la dérive, le Stade Tunisien nourrit paradoxalement toujours des convoitises. Anouar Haddad nourrit aujourd'hui des ambitions déclarées de succéder à Snoussi et lui tire dessus à boulets rouges. Mais il ne dit pas l'essentiel : comment et avec quels moyens compte-t-il redresser la situation du club? Le peuple stadiste a besoin d'actes et non de paroles et de promesses. Que ceux qui aspirent à prendre les destinées du Stade Tunisien aient le courage et l'honnêteté d'apporter quelque chose au club et non de s'en servir comme carte de visite pour briguer une place à la FTF ou ailleurs. Qu'il s'appelle Anouar Haddad ou... Jean Dupont! S.A.