Un million d'élèves resteront chez eux Le rythme des grèves va crescendo dans l'enseignement (primaire, secondaire et supérieur). Le malaise est, partout, grandissant et les craintes sont sérieuses quant aux complications imprévisibles qui peuvent en découler. A titre de rappel, le personnel du ministère de l'Education avait entamé une grève de deux jours, les 11 et 12 avril, pour exiger l'application des accords signés avec le ministère. De leur côté, les professeurs ont effectué une autre grève le 17 du même mois. Les syndicats assurent la réussite presque totale des deux débrayages malgré des tentatives d'«intimidation». Les instituteurs, quant à eux, envisagent d'entrer dans un mouvement de protestation qui sera marqué par un arrêt de travail fixé pour le 24 avril. Ce dernier sera suivi, le 26 avril, par des rassemblements des professeurs devant les commissariats régionaux de l'Education et devant le ministère. Ainsi, le mois d'avril sera-t-il le mois le plus chaud de la nouvelle année. Et il le sera, d'autant plus que l'on s'attend à une escalade assurée de la part des syndicats vu qu'ils considèrent que toutes les issues pour désamorcer la situation ont été fermées. Le département de tutelle n'est pas du tout prêt à envisager de répondre clairement aux exigences formulées. Toutefois, les parties syndicales se déclarent prêtes à de nouveaux rounds «sérieux» de négociations pour aboutir à des résultats «concrets» et non pour «temporiser». La prochaine grève des instituteurs donne une impression de déjà-vu puisque toutes les revendications sont connues. Dans un dépliant publié par l'Ugtt, nous retrouvons les points essentiels qui seraient à l'origine de ces mouvements. Malgré des accords conclus en ce sens, des points comme la prime des fournitures scolaires, la réduction des heures de travail pour les maîtres principaux d'application, ou la révision de l'article 35 de la loi d'orientation visant à octroyer à l'école un statut d'entreprise publique à caractère administratif sont encore en suspens. Même les propositions du ministère ne sont pas à la hauteur des attentes des enseignants et ne satisfont même pas le strict minimum espéré, selon le syndicat.D'autres accords n'ont pas été honorés. C'est le cas de la généralisation des primes des fournitures scolaires (aux instituteurs chargés d'un travail administratif, aux détachés, aux directeurs à plein temps et aux conseillers pédagogiques), l'homologation des primes de déplacement des conseillers avec celles des inspecteurs, ainsi que l'augmentation de la prime de gestion de la direction d'un établissement primaire. Le syndicat de base de l'enseignement primaire a constaté, également, des revirements au niveau de plusieurs conventions. C'est, justement, le cas du doublement de la prime de «ruralité». L'accord concernait son paiement en deux tranches, mais le ministère aurait fait volte-face et proposé son paiement sur trois tranches. Les deux autres volets ont trait aux promotions et au calcul des années d'ancienneté pour les contractuels.