Le président du mouvement Nida Tounès, Béji Caïd Essebsi, a affirmé que la résolution des problèmes auxquels le pays est confronté «ne se fera pas sans l'implication du mouvement». «Sans Nida Tounès, les problèmes ne pourront pas être réglés, et nous ne pourrons pas les résoudre à nous seuls». Intervenant, hier, à l'ouverture des travaux du Conseil national de Nida Tounès, Béji Caïd Essebsi a ajouté : «Le mouvement n'a pas rejeté le dialogue et n'a pas refusé de traiter avec le parti au pouvoir», soulignant que «la gestion des affaires courantes du pays, dans les meilleures conditions, exige un large consensus et un dialogue entre tous les protagonistes». «Le mouvement Ennahdha, qui ne croit pas au dialogue et ne veut pas traiter avec les autres, a échoué dans la gestion du pays», a-t-il soutenu, ajoutant que «celui qui dirige le pays actuellement ne croît pas en l'Etat, au drapeau national, à l'indépendance et à l'émancipation de la femme». Evoquant la situation générale du pays, Caïd Essebsi a fait observer que la crise en Tunisie «persistera en l'absence de dialogue», estimant que le rendement de l'actuel gouvernement «est en deçà des attentes des citoyens qui ont un sentiment d'insatisfaction face à la montée du phénomène du terrorisme dans plusieurs régions et à la détérioration de la situation économique, en plus du flou politique de la période à venir». «Nous ne sommes pas sur la bonne voie», a encore lancé Caïd Essebsi, faisant douter de la possibilité d'organiser les élections durant la prochaine période vu le retard pris dans la mise en place de l'ISIE et du Code électoral. Pour ce qui est des évènements de Chaâmbi, le président de Nida Tounès a estimé qu'ils «ne datent pas d'aujourd'hui», notant qu'il n'est pas facile «d'en venir à bout aisément» et précisant que les groupes terroristes ont «fait de la Tunisie une base d'Al-Qaïda au Maghreb arabe et entamé l'exécution de la troisième phase de leur agenda, celle des liquidations physiques dans le pays». La lutte anti-terrorisme aux frontières tuniso-algériennes «ne peut se faire que dans le cadre d'une coopération et d'une coordination entre les deux pays», a jugé Caïd Essebsi, considérant que «les terroristes sont arrivés à ce stade après avoir trouvé une grande marge de manœuvre sur le sol tunisien en raison du laxisme de l'Etat dans la gestion de ce phénomène». «Il n'y a plus de confiance entre les citoyens et le gouvernement actuel», a estimé Caïd Essebsi, mettant en doute l'aptitude de la Troïka à rétablir cette confiance face à «son rendement décevant». Revenant sur les propos du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui s'exprimait la veille sur les évènements de Chaâmbi, estimant qu'ils sont moins graves que ceux de Rouhia, Caïd Essebsi a jugé que l'auteur de pareils propos «est en décalage étrange avec la réalité». Et d'ajouter : «Rached Ghannouchi ne sait pas que sous le gouvernement Caïd Essebsi, une guerre était menée sur les frontières avec la Libye engendrant 1 million 300 mille réfugiés. Cependant, a-t-il dit, ce conflit n'a pas permis l'entrée d'armes grâce à la vigilance des forces de l'armée et de la sécurité nationales qui se sont acquittées de leur devoir loin de toutes directives». Présidentielle : Nida Tounès défend la candidature de son chef Le mouvement Nida Tounès a exprimé, hier, son soutien absolu à la candidature de son président, Béji Caïd Essebsi, à la prochaine présidentielle. Dans une déclaration, le comité élargi de Nida Tounès se dit prêt à faire face à toute tentative d'exclusion qui pourrait obéir à des critères d'éligibilité rigoureux, tels que la limitation de l'âge du candidat ou l'adoption de la loi portant immunisation de la révolution.