De nombreux points de convergence : publication des décrets relatifs aux accords conclus et réduction des heures de travail.... Des sujets restent en suspens : prime de pénibilité, retraite, intégration des suppléants... On peut considérer que la réunion qui a eu lieu, vendredi dernier, entre les représentants du ministère de l'Education et ceux de l'Ugtt revêt une grande importance. Elle intervient à un moment assez décisif où le secteur de l'enseignement passe par une phase des plus délicates. Cette rencontre a regroupé un grand nombre de personnalités du côté du syndicat général de l'enseignement secondaire avec, à leur tête, deux membres du bureau exécutif de la Centrale syndicale (Samir Cheffi et Hfaiedh Hfaiedh). Du côté gouvernemental, la présidence était assurée par MM. Salem Labiadh et Khalil Zaouia respectivement ministre de l'Education et des Affaires sociales. D'autres participants ont pris part à cette réunion (de nombreux conseillers du chef du gouvernement et 14 représentants des services financiers du ministère de l'Education et des caisses sociales). Les discussions ont porté sur les points les plus en vue pour le syndicat général de l'enseignement secondaire. On peut les résumer en 9 points. Le premier volet concerne la publication des décrets relatifs à tous les accords conclus entre le ministère et le syndicat général de l'enseignement secondaire. La partie syndicale a insisté sur la crédibilité des négociations et la nécessité d'honorer les engagements avec le ministère quel que soit le responsable en place. Sur ce point, le ministère a rappelé que sa position n'avait pas changé et que son engagement tient toujours. Toutes les mesures ont, d'ailleurs, été prises pour présenter tous ces accords devant le conseil des ministres qui se réunira au cours du mois de juin et de les publier dans le Jort, le plus vite possible. Pour sa part, le syndicat a demandé qu'il y ait un échéancier clair pour les étapes de cette opération. Sur un autre plan, la retraite à 55 ans après 30 ans de service et une bonification de 5 ans restent un sujet de discorde entre les deux parties engagées dans les négociations. Le ministère ne voit pas que ce cadre soit adéquat pour en discuter. Il appartiendrait à d'autres instances comme le gouvernement et l'Ugtt dans le contexte de la restructuration des caisses sociales de le faire. Toutefois, le syndicat général de l'enseignement secondaire a maintenu sa position et a refusé de débattre de ce dossier avec d'autres parties que le ministère de tutelle. La prime de pénibilité de la profession a été fixée à 150 dinars par mois par le syndicat. Le ministère en a refusé le principe arguant qu'il s'agit d'une revendication intervenue après juillet 2012. Donc elle ne peut pas être prise en compte dans les négociations en cours. Par contre, le syndicat a insisté sur l'ancienneté de ces demandes et le fait qu'il y ait, déjà, eu des propositions concrètes dans ce sens. S'agissant de la prime de rentrée scolaire et des primes des examens nationaux, le département de l'Education a suggéré de la doubler suivant un calendrier précis: 120 dinars en septembre 2013 et 60 dinars en septembre 2014. Le dossier des enseignants suppléants demeure un obstacle que le syndicat veut lever avec la régularisation des situations précaires. Le ministère se dit prêt à constituer une commission pour étudier les dossiers de cette catégorie sans pour autant envisager son intégration. Sur ce dernier point, le syndicat s'est montré totalement opposé. Le sixième volet traite de la généralisation des bourses à tous les étudiants enfants d'enseignants. Les autorités ont demandé un délai afin d'étudier davantage les différents aspects de ce dossier avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Quant à la révision des montants des primes accordées dans le cadre de la promotion professionnelle, le ministère a opposé un refus net. Sur un autre plan, la réduction du nombre d'heures de travail a été approuvée par le ministère selon l'âge : 1 heure après vingt ans de service, 1 heure après vingt et un ans de service et 1 heure après vingt-cinq ans de service. Cette mesure entrera en vigueur à partir de septembre 2013. Ce round de négociations a permis, sûrement, d'avancer un tant soit peu sur un chemin semé d'embûches. Les jours à venir verront, peut-être d'autres accords, notamment avec le syndicat de base de l'enseignement primaire.