Après les révélations qui se succèdent sur l'Hexagone et qui ont pour ainsi dire remis en question les résultats des précédents tours de France cycliste, on se demande comment de nos jours pratiquer du sport de haute compétition sans dopage. Grave question que devrait se poser le Comité International Olympique et les différentes instances sportives internationales. Mais nous constatons, hélas, que les réactions sont jusque-là timides, sinon inexistantes. Prenons le cas de la Fifa qui jongle avec les milliards et dont les clubs brassent de véritables fortunes, pourrait-elle pousser très loin ses investigations ? Avec les moyens scientifiques que l'on possède de nos jours, et qui ont permis d'ailleurs de démasquer les tricheurs qui ont eu l'honneur de monter sur les podiums voilà plusieurs années, on est en mesure de remettre en question un titre obtenu avec des joueurs dopés. Qui osera fouiner dans les caves du Dieu football ? Tout comme l'Uefa, elle se garderait bien de mettre le doigt dans un engrenage qui pourrait lui bouffer tout le bras. Oui, il y a des contrôles, mais est-ce assez pour affirmer que tout se passe sans aucune tricherie ? Il y a des réponses que nous n'aurons que dans quelques années. Pour ne pas provoquer immédiatement le scandale ou parce que les moyens scientifiques sont encore indisponibles. Il ne faudrait pas être sorcier pour constater, et sans pour autant accuser qui que ce soit, que ce que font certains joueurs sur le terrain, tient du miracle. Le rythme des compétitions que l'on invente sans tenir compte de certains facteurs basiques et humains est devenu endiablé, insoutenable, inhumain. Les efforts intenses à répétition sont si intenses que l'on se demande comment des êtres humains sont capables de tenir. Et pourtant, tout continue de marcher. Jusqu'au jour où nous constatons qu'une équipe, que des joueurs, sont en train de perdre pied. La flamme s'éteint peu à peu. On n'a pas le temps de se demander pourquoi parce qu'un autre monstre sacré a déjà occupé la scène. Le sport de haute compétition ne connaît pas de trêve. Marche ou crève, c'est la devise de toutes les instances internationales. Jusqu'à quand ? A quel prix ? Personne ne le sait. Il demeure curieux quand même que tout n'est dévoilé que des mois, des années plus tard. Les tricheurs et ceux qui les ont aidé ont eu le temps de «savourer leurs victoires» et d'empocher les revenus de leurs tricheries. Forcément, pour éviter que l'on soit les complices de ces tricheurs de haut vol, les instances internationales mettront en place des règles de jeu de plus en plus rigoureuses. Les fédérations nationales et les Comités internationaux olympiques seront appelés à les faire respecter. Elles le feront, mais il faudrait qu'elles soient en mesure d'agir et d'avoir le moyen de le faire. Nous avons eu nos cas de dopages chez nous. Des nageurs, haltérophiles etc...se sont fait attraper. Sommes-nous en train d'appliquer de manière sérieuse les obligations et réglementations en vigueur ? Y a-t-il contrôle rigoureux, suivis systématiques des diverses compétitions importantes du pays ? Impose-t-on les contrôles surprise ? Où procède-t-on aux analyses et avec quels moyens ? Alors que notre Laboratoire, déclassé, semble en piteux état, du moins il ne suit pas l'évolution qui devrait être la sienne, que nos fédérations se montrent si frileuses, les choses ne nous semblent pas aller dans le bon sens. Les pratiquants des différentes disciplines sportives, premiers intéressés, ont besoin d'être protégés, de savoir qu'ils sont sous contrôle. Le Cnot devrait prendre les choses au sérieux et aider à la remise à niveau de notre Laboratoire d'analyse. Il devrait contribuer à cet effort et ameuter ceux qui seraient capables de nous aider à reprendre en main la situation. Tout le monde y trouvera son compte, car cette navigation à vue dessert les intérêts de toutes les parties prenantes de ce dossier «dopage» qui risque de nous éclater à la figure un jour ou l'autre. Lorsqu'on voit une «vedette», faire une déclaration à la TV, avec des yeux hagards, perdus, complètement siphonné, on se pose bien des questions. Il faut trouver des réponses.