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Une histoire méconnue
L'art du mezoued
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 06 - 2010

DES années 50 à aujourd'hui, le mezoued a traversé l'histoire sociale et musicale de notre pays. Pourtant le mezoued, art musical à part entière, composante essentielle de l'art populaire musical tunisien – el fen chaâbi — demeure peu étudié, quasiment non référencé et non intégré à l'enseignement musical en Tunisie. C'est que études et travaux de recherches pendant de nombreuses décennies et quasiment jusqu'au début des années 90 ont très souvent privilégié ce que l'on appellerait les politiques culturelles officielles ou savantes. Aujourd'hui, les choses semblent bouger. Hommes de culture, musiciens, chercheurs en musique et en anthropologie entament ce travail nécessaire sur un pan entier de notre art musical populaire largement méconnu et confiné dans le seul répertoire oral. Une démarche scientifique et artistique contemporaine qui se nourrit des nouvelles orientations mondiales en matière de recherche culturelle, orientations issues de la totale refonte des disciplines culturelles et des sciences qui leurs sont consubstantielles, à l'instar de l'anthropologie, de la sociologie et de l'histoire.
Sources, influences et confluences
Le mezoued désigne d'abord l'instrument — une sorte de cornemuse- et par métonymie le chant qui se base sur cet instrument. En tant qu'instrument, le mezoued est une outre (chak'wa) en principe à peau de chèvre. En elle-même, l'outre n'est rien d'autre qu'une espèce de chambre à air permettant au joueur d'y emmagasiner autant de souffle que possible pour pouvoir respirer par à-coups. Elle est dotée de deux bouts de rosier parallèles perforés à la manière d'une flûte qui permettent les notes. Et comme tout le monde le sait, le joueur du mezoued est accompagné, de part et d'autre, de percussionnistes, généralement des joueurs de darbouka et de bendir. Le chant, lui, n'est pas stable, tantôt soufi, tantôt profane, c'est-à-dire avec des paroles alliant l'éloge et l'élégie.
Selon le musicologue Zouheïr Gouja, maître-assistant à l'Institut de musique de Tunis, le mezoued est né dans les Zaouia (temples de marabouts). Dans les années 60, y compris dans sa version R'boukh, ce qui formait l'axe central, ou plutôt l'âme, de ce genre de chant populaire ce sont les chansons soufies (éloge de Sidi Mehrez, Sidi Belhassen, Essayda El Mannoubya, Sidi Ali Azzouz, Sidi Abdessalem, Sidi Ali El Hattab, etc.). Pourtant les origines «sacrées» du mezoued sont peu connues, si le spécialiste des expressions culturelles populaires Ali Saïdane les évoque dans son étude intitulée «Le mezoued‑: du ghetto au top 50», peu de gens se souviennent des origines fondatrices. C'est que les pionniers sont décédés avant que cette nouvelle race de chercheurs ne s'intéressent aux arts populaires jusque-là considérées comme mineurs. Les grands artistes du mezoued soufi, à l'instar de Khatoui Bou Oukez et Chédly El Meddelel, sont aujourd'hui décédés sans qu'aucune trace de leur parcours ne soit sauvegardée. Dans une recherche que nous avons longuement entreprise en vue de la réalisation de notre documentaire sur l'art du mezoued, nous avons rencontré l'un des derniers témoins de cette époque, ayant lui-même appris son art auprès des illustres vétérans susmentionnés mais également auprès des mzeoudias juifs de Tunis. En effet, Mustapha Ben Romdhane (alias Mustapha Gattel Essid) est l'un des derniers vétérans, encore en vie, à avoir pleinement vécu l'époque glorieuse du mezoued «liturgique», dans sa forme originelle de nouba (silsila), très prospère jusqu'à la fin des années 60, y compris au sein de la communauté juive de Tunis, et pratiquée par des musiciens qui s'installèrent plus tard en France à l'instar de Maurice Mimoun, Joseph Berrebi, Raoul Journou ou encore Lalou Kahlaoui qui furent à leur tour formés par le célèbre défunt Khammous. En 2007, sollicité par le musicologue Mourad Sakli, soucieux de répertorier ce précieux patrimoine et d'enregistrer la silsila des noubas sous la houlette du dernier vétéran, Mustapha Ben Romdhane a donné un concert mémorable au Palais Ennejma Ezzahra dans le cadre des Rencontres des musiques traditionnelles et néo-traditionnelles.
Comment expliquer ce regain d'intérêt tardif pour le mezoued‑? En réalité, dans la musique et le chant populaire tunisien, le mezoued, en tant qu'instrument et genre de musique et de chant, occupe une place à la fois privilégiée et à part. Contrairement à la zokra (bombarde) et à la gasba (flûte maghrébine), son intégration même à l'art populaire tunisien fut problématique. Longtemps, on s'interrogea sur «l'authenticité» de ses origines et sur son rattachement au répertoire tunisien. Confiné, un temps, dans le statut d'un instrument «intrus», ramené par la voie marine, par les dockers (origine donc européenne d'une forme de cornemuse, plus tard personnalisée), des recherches plus récentes (notamment celles du musicologue Zouheïr Gouja et de Féthi Zgonda, musicien et auteur d'un ouvrage de référence sur l'anthologie de la musique populaire tunisienne) attesteraient des origines bédouines maghrébines du mezoued et plus particulièrement libyennes. La cornemuse aurait été d'abord amenée par les bédouins nomades du Maghreb, pour être en un premier temps adoptée et transformée par les campagnes tunisiennes du Sud et du Centre, pour finalement s'acheminer, par l'exode rural, vers le début du 20e siècle, vers les villes tunisiennes et d'une manière déterminante vers Tunis, la capitale.
Au creuset du Malouf et du bédoui
Oubliées les origines «sacrées» du mezoued (qui ressusciteront néanmoins en 1995 avec le chanteur Hédi Donia), tout un chacun connaît aujourd'hui le mezoued sous sa version festive. Celle-ci remonte au début des années 60, à l'aube de l'indépendance. Seulement, c'est d'abord à Ismaïl El Hattab que tout remonte.
C'est d'abord lui qui imposa le chant bédouin, la source vitale du mezoued et c'est également lui qui formera au chant (parfois par la simple écoute) et aux instruments, les figures marquantes du mezoued dont Hédi Habouba, Mohamed Ennouri et Ahmed Badous...
Ismaïl El Hattab est en lui-même une école (dont certains modes musicaux ont disparu avec lui), il a eu l'immense mérite de diffuser la musique bédouine populaire à Tunis mais il est à proprement parler dans le registre zokra. Si comme nous le disions plus haut, nombre de musiciens lui doivent leur formation première, le mezoued se distingue parfaitement du registre bédouin. Le mezoued est un art citadin. Ses figures de proue, des pionniers à nos jours, dont les parents sont issus de l'exode rural, sont soit, pour les plus anciens, nées dans les faubourg de la médina, soit, pour les plus jeunes, dans les nouvelles cités du Grand-Tunis. Musique citadine née principalement à Bab Jedid et Bab Lakouass, le mezoued est en réalité, selon Z. Gouja, le creuset et la rencontre de plusieurs genres musicaux: la musique mystique issue du maraboutisme (les noubas et les touroukias), le stambali (forme musicale maghrébine de la communauté noire de Sidi Abdessalem à laquelle le mezoued emprunte ses pulsations) et enfin du Malouf (musique savante citadine d'origine andalouse dont le mezoued partage l'ensemble des modes).
Puisant dans les modes citadins et ruraux, dans les registres du sacré (dhikr, nouba) et du profane, exprimant la particularité des gens de l'exode, mais attirant dans son sillage une écoute nettement plus large, le mezoued ne cessera de glaner un succès grandissant. Ce succès continu s'est fait en dépit des restrictions draconiennes des années 70 et 80 durant lesquelles le mezoued a été écarté de la télévision tunisienne et aujourd'hui plus que jamais, médiatisé et commercialement florissant, le mezoued continue à connaître un succès fulgurant et à rayonner au-delà des frontières tunisiennes.
Quelques parcours emblématiques
Durant les années 70 et 80, et avant même sa réhabilitation officielle entreprise dans les années 90, les chanteurs du mezoued sont devenus de grandes vedettes, dont le chant de rayonnement a intégré l'Algérie, le Maroc, la Libye et la communauté maghrébine de l'immigration en Europe‑: Habouba, Farzit, H'mid Badous et Abdelkarim Fitouri constituent les exemples éloquents de ce succès phénoménal. Leurs mérites autant que leurs talents sont immenses. Chanteurs peu ou voire pas du tout scolarisés, ils n'ont pas acquis le savoir de l'école, mais ils ont cultivé le savoir de la vie et celui de la musique, leurs «oreilles» et leurs «gorges» sont des réservoirs de connaissances musicales du mezoued, mais également des modes «aroubi», d'un pan entier du patrimoine musical bédouin et donc de la grande majorité du répertoire musical tunisien. Pourtant, la gloire n'est pas forcément le lot des chanteurs du mezoued, nombreux sont ceux qui connaissent la déchéance de l'oubli ou de la prison, c'est le cas de Salah Farzit (vedette des années 70) et d'une grande majorité qui connurent la célébrité puis sombrèrent dans l'anonymat, à l'instar de Abdelkarim Fitouri, de Mohamed Ennouri et de H'mid Badous. Seuls les plus téméraires, ou les plus doués, à l'instar de Habouba, ont su se maintenir au diapason.
Ces noms, désormais historiques, continuent à faire rêver les plus jeunes dont une partie, pour la première fois diplômés de l'Institut de musique de Tunis, à l'instar de Hichem Khidhiri (fidèle à la tradition) et de Mounir Troudi (qui allie mezoued, zokra et jazz), se fraie un chemin de plus en plus innovant.
Sous l'emprise d'une réputation sulfureuse ?
En dépit du fait que le mezoued occupe objectivement le premier rang de la musique tunisienne, et tel que nous l'avons souligné plus haut, le mezoued, sur le plan musical, scientifique, anthropologique et culturel, demeure un grand «inconnu» ! C'est que selon notre enquête, la cornemuse à l'instar des nombreux instruments traditionnels tunisiens n'est enseignée dans aucun institut de musique en Tunisie ni même au sein du Conservatoire des arts populaires‑! Selon Zouheïr Gouja, le mezoued (mais également la musique bédouine et le chaâbi), a été banni des instituts de musique fondés dès l'Indépendance. Du coup, pas de formation réelle, pas de transmission de savoir: des instruments sont jetés aux oubliettes, des modes sont éteints, un patrimoine se perd et se dilue dans l'approximatif et la mésestime... Ni son passé n'est archivé, écrit, noté, transmis, ni son avenir n'est appréhendé, réfléchi, problématisé... Hédi Habouba affirme «parcourir toute la République pour dénicher quelques talents en herbe» qu'il prend ensuite à charge de former. Il dit même «enseigner les rythmiques du mezoued (guita, âlaji, zeli, fazani…) aux Etats-Unis alors qu'ici aucun conservatoire ou institut ne lui propose de dispenser ce type d'apprentissage».
Force est donc de se demander les raisons de cette mésestime voire de cette marginalisation. La réponse première serait tributaire de la réputation sulfureuse du mezoued, celui-ci est souvent associé à l'alcool, à la drogue et à la prison. Mais est-ce bien raisonnable‑? Ces mêmes travers n'ont empêché ni le Jazz, ni le Raï, ni le Rap d'être reconnus comme des arts musicaux à part entière. Selon Saloua Hafaïdh, diplômée de l'Institut de musique de Tunis, ayant consacré son master d'étude approfondie au mezoued, cette attitude hostile au mezoued serait plutôt tributaire d'un conflit de classes et d'un dédain dû notamment aux origines pauvres et issues de l'exode rural des mzewdia. Un dédain aujourd'hui encore perpétué par une certaine hypocrisie sociale qui fait que l'on ne peut se prévaloir d'être une personne de goût et de culture et reconnaître aimer le mezoued‑! Ali Saïdane dans son article susmentionné rappelle que l'on ne peut s'arracher ce morceau de patrimoine de notre âme, qu'on le veuille ou non‑! Il affirme qu'il est grand temps d'intégrer et de prendre en charge le passé, le présent et le devenir du mezoued en particulier et des arts populaires en général par la reconnaissance de sa valeur musicale et sociale (préservation, formation et transmission) et de tenter de remédier à ce qu'il considère comme étant le constat d'échec de certaines élites tunisiennes. D'abord celle des années 30 qui avait pris parti pour les expressions musicales «savantes» et aristocratiques, d'un côté, et celui des expressions mimétiques de la chanson égyptienne sans avoir les moyens d'atteindre les niveaux de celles-ci et qui – à l'exception d'une minorité très vite isolée – estimait que les expressions populaires «ne méritent ni égards ni respect», alors que l'histoire a prouvé que seule l'âme populaire est capable de défier le temps. Ensuite celle de l'Indépendance qui a dénié à la société le droit de disposer librement de sa vie artistique et spirituelle et qui a poussé les expressions du mezoued vers le «maquis» des bas-fonds et certaines voies de la dégénérescence. Et puis l'élite musicale officielle d'après l'Indépendance qui a considéré que les expressions musicales populaires sont un «art mineur» et sans intérêt, indigne de figurer dans les programmes d'enseignement musical et de la création artistique. Et enfin les responsables des programmations audiovisuelles qui ont, souvent, encouragé des formes d'expression musicales médiocres et des expressions étrangères à la société et à ses racines.
A l'antipode de cette analyse, certains aujourd'hui dénoncent une déferlante mezoued. Le mezoued occupe effectivement le hit parade des ventes de la musique tunisienne, dispose épisodiquement du prime time des émissions de divertissement de la chaîne étatique télévisuelle Tunis-7, souvent celui de la chaîne privée Hannibal-TV et des ondes de la radio privée Mosaïque. Cette reconnaissance et cette réhabilitation médiatique sont-elles tout simplement proportionnelles au rayonnement populaire du mezoued‑? Sont-elles une revanche, s'il en faut exaspérante, d'un art longtemps confiné dans la marge‑? Faut-il se féliciter de l'excellente teneur artistique de certaines chansons ou s'offusquer des sonorités dissonantes de certaines autres et de la tendance actuelle à chanter mezoued  selon des modes étrangers à la culture traditionnelle originelle‑?
Sur les colonnes de notre journal (La Presse du 19/03/2008), Salah El Mahdi diagnostique l'état de la musique tunisienne‑: «Le problème aujourd'hui se situe, à mon avis, au niveau des professionnels eux-mêmes. La profession, dans son ensemble, bascule, on ne sait pourquoi, dans une pratique musicale le moins que l'on puisse dire inconséquente. En été, à La Goulette, il vous parvient aussi l'écho du mezoued... Avec le mezoued, c'est différent… Au moins, là, il y a un côté tunisien. Vous savez que j'ai été l'un des premiers à introduire la sonorité du mezoued dans la chanson tunisienne. Seulement voilà, il y a certains mzaoudia qui veulent orientaliser ce chant et cela n'est pas acceptable».
A notre avis, ce qui est encore plus inacceptable voire absurde c'est de maintenir le mezoued, et les autres arts populaires tunisiens, à l'écart du savoir musical, anthropologique et culturel de notre pays et de reconduire des concepts obsolètes de type art mineur et art majeur, art low (inférieur) et art high (supérieur), abandonnés depuis plus de cinquante ans par le monde de l'art et de la pensée artistique, philosophique et sociale du monde entier.


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