«La conjoncture est propice à tous les dangers», déclare Sami Tahri, porte-parole de l'Ugtt, à La Presse Aux alentours du siège de l'Ugtt, place Mohamed-Ali, la vigilance est de mise. D'importantes dispositions sécuritaires, dont le déploiement des forces de l'ordre, ont été prises afin de protéger le siège de la Centrale syndicale ouvrière, cible de graves menaces. De leur côté, les dirigeants de l'organisation ont vu leur escorte policière renforcée. Rappelons que le ministère de l'Intérieur a informé l'Ugtt de la menace dont elle pourrait être la cible. Contacté, Sami Tahri, porte-parole de l'Ugtt, confirme et explique: «Nous avons été effectivement avertis par le ministère de l'Intérieur de l'éventualité d'attaques contre l'organisation et ses dirigeants, notamment le camarade Houcine Abbassi. Ces graves menaces ne sont pas surprenantes dans la conjoncture actuelle. Laquelle. est propice à toutes les éventualités et à tous les dangers d'autant que nous ne sommes pas la seule partie ciblée. Car à chaque nouvelle étape politique, des politiciens, des militants des droits de l'Homme et des syndicalistes se retrouvent menacés. Mais on peut expliquer, d'autre part, que ces menaces sont dues au rôle que joue l'Ugtt, actuellement, à travers l'initiative du Dialogue national parrainé par le Quartet. Ce rôle modérateur favorisant le consensus entre les différents partenaires politiques a évité au pays la spirale de la violence voulue par certaines parties extrémistes. D'ailleurs, l'organisation a, dans toutes les grandes phases de l'histoire du pays, toujours joué le rôle de fédérateur». Mais cette fois-ci, il s'agit de terrorisme, comment l'Ugtt compte-t-elle agir ? Serein, le porte-parole de l'organisation répond : «Tous les membres de bureau exécutif de la Centrale ouvrière sont menacés, mais on prend les choses avec philosophie, car les lamentations ne sont pas dans notre nature. L'Ugtt a été, selon les conjonctures, toujours la cible de multiples campagnes de dénigrement, d'agressions, de violence et autres et même si cette fois-ci on évoque l'éventualité d'assassiner des dirigeants ou d'attaquer notre siège, on s'en remet à Dieu. Que Dieu nous protège !». Contacté de son côté, Mohamed Ali Laroui, porte-parole du ministère de l'Intérieur, nous a certifié que la protection de l'Ugtt fait partie des premières préoccupations de l'institution sécuritaire. Ajoutant : «Dans l'éventualité de l'existence de données ou menaces concernant la Centrale ouvrière, le devoir du ministère de l'Intérieur est de lui assurer la protection nécessaire».