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Chercher la voix
Stage de danse — Théâtre à Mad'Art Carthage
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 10 - 2013

Huit artistes danois et quatorze tunisiens se rencontrent dans un atelier de trois semaines pour trouver une expression commune
Malgré la folie du monde, la tension, la peur de l'inconnu et ce sentiment si pénible de l'attente, les artistes continuent à travailler, à chercher le beau, à créer et à étonner. C'est leur manière d'écrire l'Histoire. Mais pour y arriver, il leur est souhaitable, parfois, de s'arrêter pour apprendre, renouveler leurs outils et se mettre à jour. Pourquoi ne pas faire l'échange avec de nouvelles gens qui ont d'autres soucis, une autre représentation du monde et, peut-être bien, le même rêve, celui d' « être » ?
Chez le Théâtre Phou, à Mad'Art Carthage, cet espace polyvalent de création et de représentations de la banlieue nord, 14 artistes tunisiens et huit Danois se donnent rendez-vous tous les jours, et ce, depuis le 5 de ce mois, dans le cadre d'un atelier de danse–théâtre, dirigé par Charlotte E. Munkso, metteur en scène et chorégraphe, formée à l'université de Copenhague, au Danemark.
Leur point de rencontre c'est « Lez'Art », la salle rectangulaire de Mad'Art qui accueille les work-shops, les spectacles alternatifs, les démonstrations et performances. Leurs ressources, c'est eux-mêmes et l'environnement. Et, la méthode avec laquelle ils évoluent, c'est le « Devising ».
Il s'agit d'une méthode de conception collaborative, où le point de départ d'une création se situe ailleurs que dans un texte fin prêt. A partir d'un thème, les artistes manifestent leur potentiel dramatique et physique et collaborent ensemble et activement pour trouver une expression commune. Ainsi, ils sont créateurs de leur matériel scénique, pleinement partenaires du processus et responsables du propos.
Danser les mots
Le thème de ce stage qui se poursuivra jusqu'au 27 octobre 2013 est « l'identité ». Mais la formatrice n'en fait pas une obsession. Ce qui importe pour elle, c'est le processus, cette manière de développer des matériaux scéniques très différents, comme par exemple des objets que les participants sont allés chiner dans les environs.
Il fallait décrire l'objet, identifier sa fonction, en imaginer l'histoire, composer un petit espace scénique avec tous les objets trouvés. Ainsi, un texte, ou une histoire, naîtra.
« Entrer en contact avec sa partie créative pour trouver sa propre « voix » artistique, tel est le but de ces exercices d'improvisation, de travail sur la voix, le mot, les dialogues et les objets », explique Charlotte Munkso.
« La rencontre avec l'autre qui a un langage artistique différent est aussi une manière de chercher la voix », ajoute-t-elle. Et la chorégraphe de préciser : « L'important, c'est de se poser les bonnes questions, au lieu de se juger en plein travail ».
Nous assistons à un exercice qui porte sur les mots. Divisés en petits groupes, les participants sont censés prononcer, chacun dans sa propre langue, des mots qui leur traversent plutôt le corps, et pas l'esprit. C'est-à-dire, un mot qui n'est pas pensé.
Surtout ne pas penser, ne pas essayer de comprendre. Comme si le corps silencieux, mais intérieurement en plein vacarme, laissait échapper des sons. Ça ne crie pourtant pas, ça « dit ». Ainsi, le mot détaché de tout contexte n'a plus de sens. Il est, par la suite, « partagé » par les membres du groupe formé de Danois et de Tunisiens.
Mais l'exercice ne s'arrête pas là. Le mot a une musicalité, et la musicalité crée le mouvement. Cela donne quelque chose de très touchant, car c'est l'émotion qui l'emporte.
N'est-ce pas cela danser ? Voir le mot au lieu de l'entendre ?
N'est-ce pas cela jouer ? Mettre des mots sur ses émotions, et vice versa ?
Naissance du projet
« Similitudes et différences », tel était le point de départ de ce projet de stage initié par le Département de la Formation continue de l'Ecole nationale du Danemark des Arts Scéniques.
Kerstin Anderson, chef de la « FC », avoue que son département consacré aux professionnels, ressortissants de l'école, a senti le besoin, à un certain moment, de s'ouvrir à d'autres cultures, organiser les cours sous d'autres cieux pour mieux se ressourcer. Le premier stage, hors du Danemark, devait se faire à Damas, en Syrie. La guerre en a voulu autrement. Le changement de cap s'est fait suite à la rencontre avec le couple Raja Ben Ammar et Moncef Sayem, artistes de théâtre et directeurs de Mad'Art.
« Aidés par le bureau danois pour les initiatives arabes, qui siège à Tunis, nous avons découvert le partenaire parfait ». déclare K. Anderson.
« Financé par l'école danoise et le centre de culture et de développement du Danemark, ce projet d'échange, qui en est actuellement à son premier épisode, n'est que le début, je l'espère, d'un long partenariat avec les Tunisiens ». Anderson nous annonce qu'au mois d'avril prochain, Sofiane et Selma Ouissi, danseurs-chorégraphes, partiront au Danemark pour diriger, à leur tour, un atelier.
« Nous inviterons également, chez nous, deux stagiaires tunisiens pour un nouvel échange », ajoute le chef de la FC. Cette dernière nous annonce, par la même occasion, que les représentations de la création qui clôturera la fin de ce stage, auront lieu le 22 octobre à Mad'Art, le 24 à Médenine, et le 26 du même mois au Kef.
En attendant, Charlotte E. Munkso, la chorégraphe, nous donne déjà un feed-back positif sur son expérience tunisienne : « Le travail m'intéresse tous les jours, de plus en plus ». « Les Tunisiens sont très ouverts à cette méthode du devising », nous dit-elle. L'artiste avoue également qu'elle est agréablement surprise de découvrir que malgré la différence des cultures, les Tunisiens et les Danois sont si proches.


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