Nos techniciens perdent du terrain, ici et ailleurs Après des débuts prometteurs, Sami Trabelsi a fini par perdre les pédales et par sortir par la petite porte. Nabil Maâloul a, pour sa part, perdu tout de suite les pédales pour, à son tour, quitter la sélection par la fenêtre. Maher Kanzari rêvait, lui, d'entraîner l'Espérance et de remporter la Ligue des champions. Il avait la sympathie et la confiance de son président, Hamdi Meddeb. Objectif non atteint avec, de surcroît, une Espérance qui n'a jamais trouvé un jeu. Résultat : les quatre grands clubs du pays sont entraînés par des techniciens étrangers (pour l'Espérance; ça ne va plus tarder). En Equipe Nationale, c'est déjà fait avec Krol et si, pour une raison ou une autre, le Hollandais ne devait pas rester, tout indique que le onze national sera sous les ordres d'un autre étranger. A moins que Al Jary, sa bande et la direction technique ne nous inventent une énième mise en scène... Cette crise de confiance s'étend également à l'étranger et plus particulièrement au Golfe où nos techniciens se font de plus en plus rares, alors qu'ils étaient les précurseurs dans la région. Les joueurs? N'en parlons même pas. Au moment où les footballeurs de toute la planète se déversent au Golfe, les nôtres n'arrivent pas à décrocher le moindre contrat. Et même le plus talentueux d'entre eux, Youssef Msakni, est en grosse difficulté dans son club de Lakhwya. On chuchote même que son entraîneur, Eric Gerets, n'en veut plus. Bref, les nouvelles ne sont pas très bonnes. A qui la faute ? De longues années durant, la formation des entraîneurs, la valeur des diplômes, ainsi que la manière dont ils sont obtenus et accordés ont été l'objet de doutes. Et même un peu plus. Et si le phénomène n'a pas totalement disparu (le copinage, ça existe partout), la formation est tout de même plus solide, aujourd'hui, même si on ne verra jamais un entraîneur tunisien formé au pays entraîner en Europe. Résultat : nous avons eu droit à des techniciens mal formés et inadaptés au métier. Certains sont tout de même parvenus à faire carrière alors que d'autres ont causé des dégâts énormes auprès des jeunes. Et si nous insistons sur ce point, c'est tout simplement que l'expérience et le vécu d'un joueur ne sont pas suffisants pour faire un bon entraîneur car la formation académique est nécessaire dans ce métier. D'autant que rares sont les clubs où on dispose d'une direction technique en bonne et due forme et que les adjoints comptent souvent pour du beurre, quand ils ne sont pas mal formés à leur tour. Tout ceci fait que le technicien tunisiens (pas tous évidemment) travaille toujours dans l'urgence et sous influence. Ils ne sont jamais maîtres de leurs décisions et de leurs choix et succombent souvent aux compromis, voire aux compromissions. Les choses se gâtent ultérieurement quand un président ou quelque dirigeant à la mauvaise habitude de vouloir se mêler des affaires techniques du club et vous avez des recrutements sauvages, des onze improbables et l'absence d'un projet. Mais l'entraîneur demeure au cœur du problème. C'est à lui s'imposer et c'est à lui d'être crédible. Par son attitude et par son travail !