La Tunisie occupe la 4e place de la région Mena en termes de part de la compensation dans le PIB Face au nouvel environnement sociopolitique et à une demande en énergie sans cesse croissante, le système énergétique actuel en Tunisie se trouve au cœur de problèmes globaux. Son évolution va de pair avec des risques inacceptables et, dans le même temps, des défis difficilement surmontables ainsi que des enjeux aussi bien stratégiques qu'économiques, sociaux et environnementaux. Ces enjeux sont étroitement liés à la sécurité de l'approvisionnement, à l'évaluation de la compensation, à la précarité énergétique et à la qualité de la vie. Ces axes et bien d'autres ont été largement évoqués lors d'un débat organisé hier par le ministère de l'Industrie et à l'occasion duquel le dossier de la compensation de l'énergie en Tunisie a fait l'objet d'un débat suscitant la polémique. Tout d'abord, M. Nidhal Ouerfelli, Secrétaire d'Etat chargé de l'énergie et des mines, a dû rappeler que le bilan de l'énergie primaire durant les neuf premiers mois de 2013 a fait ressortir une chute de 7% en matière de ressources, lesquelles sont passées de 5.095 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), en 2012, à 4.732 Mtep en 2013, contre une croissance de +0,7% de la demande nationale en hydrocarbures, passant de 6,496 Mtep en 2012 à 6,541 Mtep en 2013. Soit un déficit énergétique de 1,8 Mtep à la fin du mois de septembre, sachant que ce déficit atteindra 2,4 Mtep à la fin de l'année. La consommation d'énergie primaire évoluera via un mix énergétique basé sur le pétrole et la gaz naturel, sachant que 60% des besoins en produits pétroliers sont assurés par l'importation, et que 47% des besoins en 2012 sont assurés par le gaz algérien. Par ailleurs, une stratégie nationale énergétique, qui doit être conçue, reposera sur plusieurs axes, à savoir le développement des ressources et des infrastructures énergétiques, le renforcement de l'efficacité énergétique et l'utilisation rationnelle de l'énergie, outre la diversification des ressources énergétiques via le développement des énergies renouvelables et l'intensification de la recherche en hydrocarbures. Ladite stratégie sera focalisée également sur le renforcement de l'interconnexion entre les pays du Maghreb et de la Méditerranée, la mise en place de réformes institutionnelles et budgétaires du secteur de l'énergie et sa réorganisation, outre le renforcement de la coopération maghrébine et internationale (formation, recherche-développement et transfert technologique). Elle se répercutera sur l'économie d'énergie, laquelle pourrait passer à 17,5 millions de Tep de la facture énergétique (26 milliards de DT), mais aussi sur la création de 10.000 postes d'emploi et les émissions de CO2, avec une diminution estimée à 42 millions de tonnes. Volet subvention, M. Ouerfelli souligne que la Tunisie occupe la 4e place de la région Mena en termes de part de la compensation dans le PIB. En outre, la compensation énergétique des pays Mena représente 25% des budgets de ces Etats, et 24% du budget de l'Etat tunisien. Pour ce qui est des produits pétroliers, 80% de la consommation des produits pétroliers concerne trois produits : le gasoil (50%), l'essence (17%) et le GPL domestique (14%). En 2012, la subvention globale (directe et indirecte) de l'Etat dans le secteur de l'énergie a atteint 5.300MD, dont 45% pour les produits pétroliers, 42% pour l'électricité et 16% pour le gaz naturel.