Les saisies enregistrées jusqu'ici sont estimées à plusieurs milliards de nos millimes. Mais ce n'est là qu'une.... goutte d'eau dans un océan ! L'on sait que nos douaniers ont réussi, lundi dernier, à saisir au vol un joli «pactole» s'élevant à quelque 1,300 milliard de nos millimes. Les billets de banque, essentiellement en dollars et en euros, étaient soigneusement dissimulés à l'intérieur d'une voiture qui roulait en direction de la Libye. Ce coup de filet à saluer est venu garnir le tableau de chasse des saisies similaires opérées au cours des derniers mois aussi bien par les agents de la douane que par les forces de sécurité intérieure. Selon une source douanière, «le volume total des saisies avoisine les cinq milliards de nos millimes, ce qui témoigne de l'ampleur du marché de la contrebande en Tunisie». Mais là où le bât blesse, c'est que «ce marché concerne seulement les terroristes», déplore notre interlocuteur, qui le considère «encore plus vaste et prospère et, par conséquent, difficile à maîtriser totalement. Bref, aucune comparaison avec celui de la contrebande dite traditionnelle». Le triangle de tous les dangers Pour une source policière bien informée, «90 % des transactions sont réalisées par les terroristes qui sont généralement de bons preneurs, des clients solvables, parce que prompts, moyennant une extraordinaire folie dépensière, à acquérir n'importe où des armes auprès de réseaux de contrebandiers de différentes nationalités». Selon d'autres révélation, ledit marché est circonscrit dans le triangle suivant : – La Libye qui constitue la plaque tournante de ce trafic. C'est de là que s'achemine l'essentiel des armes vers les pays voisins, étant donné les quantités records de saisies opérées au lendemain de la révolution libyenne dans le redoutable arsenal militaire de Kadhafi. – L'Algérie où le marché de la contrebande, incontestablement le plus vieux en Afrique du Nord, est rigoureusement chapeauté par l'homme le plus dangereux de la région, en l'occurrence Abdelmalek Drokdel, patron d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). C'est aussi en Algérie que les contrebandiers étrangers, venant essentiellement d'Amérique du Sud, sont les plus actifs. – Les zones sahariennes situées entre les frontières de la Tunisie, de la Libye, de l'Algérie et du Niger, là où sévissent des groupuscules jihadistes conduits par «l'émir» Abou Hammem. Les nouveaux milliardaires... en armes C'est donc au sein de ce... triangle de tous les dangers que s'active le trafic de la contrebande des armes. Un trafic qui a décidément la peau dure, dans la mesure où l'on parle encore, aussi bien en Tunisie qu'en Algérie, de la prolifération non-stop d'armes dont d'importantes quantités sont classées «sophistiquées», aux mains des terroristes. Bien évidemment, si ceux-ci, qu'on dit assis sur des... fortunes colossales estimées à des centaines de milliards, en profitent aisément pour s'approvisionner en armes, leurs fournisseurs ont, eux aussi, de quoi pavoiser face à des recettes de plus en plus «fabuleuses». Dès lors, ce n'est plus un hasard si on entend parler aujourd'hui de l'émergence de nouveaux milliardaires, particulièrement en Libye, où la prospérité du marché aidant, on ne compte, presque plus, les fortunes amassées par ce trafic ! A méditer avant d'agir.